Les nouveaux sauvages

De Damián Szifron
Ricardo Darín, Oscar Martinez, Leonardo Sbaraglia
Goya du meilleur film étranger en langue espagnole (Madrid 2015)
Argentine, Espagne - 2014
2h02
comédie, drame
VOST
diffusion : 2015
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L'inégalité, l'injustice et l'exigence auxquelles nous expose le monde où l'on vit provoquent du stress et des dépressions chez beaucoup de gens. Certains craquent. Les Nouveaux sauvages est un film sur eux. Vulnérables face à une réalité qui soudain change et devient imprévisible, les héros des Nouveaux sauvages franchissent l'étroite frontière qui sépare la civilisation de la barbarie. Une trahison en amour, le retour d'un passé refoulé, la violence enfermée dans un détail quotidien, sont autant de prétextes qui les entraînent dans un vertige où ils perdent les pédales et éprouve l'indéniable plaisir du pétage de plombs.

Critiques

  • Le cinéaste argentin s’amuse à filmer la bêtise humaine, l’absurde, en recourant à l’humour trash ravageur, forcément noir et politiquement incorrect. (…) Un humour ravageur, souvent cruel, qui se gausse des failles d’une société bancale, où les faibles sont abusés par les riches, où l’ordre a cédé le pas au chaos... Les dialogues acides et hilares piquent ; l’humour repousse les limites, et l’on rit abondamment face à des situations qui nous repoussent dans nos retranchements... L’Argentin Szifron critique à sa façon impertinente la société contemporaine, travestissant le tragique en comique, ce qui, on le comprend, a forcément séduit les producteurs, "los hermanos" Almodovar, chantres ibériques du mauvais goût. Cette prouesse est accentuée par une performance d’acteurs impeccables, dont celle de l’épatant Ricardo Darin (Les neufs reines, Dans ses yeux). www.avoir-alire.com

  • Les Nouveaux Sauvages remet au goût du jour la formule du films à sketchs pour suivre les pétages de plomb de victimes humiliées décidant enfin de se révolter. (…) L’aspect politique est présent lors des premiers sketchs qui évoquent en toile de fond une société argentine étouffée par la corruption et les inégalités économiques. Mais cette critique sociale n’est qu’un vague canevas. Le propos du film, plus modeste, se rapprochant en réalité du sympathique God Bless America de Bob Goldwaith qui voyait un duo improbable embarqué dans un road-movie sanglant pour régler leurs comptes à tous les cons. (…) Cette noirceur bon enfant devient souvent réjouissante, quand le passage à l’acte mobilise des instruments et des techniques variées. Des couteaux, des avions, des voitures, des explosifs. Tout en restant familiale, la drôlerie évite le consensuel et assume son petit côté punko-trash. Les nouveaux sauvages fait un bien fou et bénéficie à fond de son effet cathartique. Une belle surprise à découvrir en salles. toutelaculture.com