Mon père
Le jeune Segundo semble vouloir suivre les traces de son père, un artisan créateur de Rétables, reconnu dans la région. Il passe ses journées à l’atelier à travailler la terre et le bois, l’accompagne à la ville, pour vendre les œuvres au marché et à divers clients. Mais lors de l’un de ces voyages, il va découvrir le terrible secret de son père...
PREMIER LONG-MÉTRAGE
Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
Critiques
Portrait d’une communauté rurale et dure, ce film subtil en montre aussi, au quotidien, les beautés, les fêtes, les moments de chaleur. Bien souvent, c’est l’image elle-même qui prend en charge la notion d’enfermement : père et fils sont comme les otages de superbes cadrages, compositions à la fois lumineuses et carcérales. Deux personnages sensibles, dans une poignante histoire de transmission, d’art et de tendresse contre la cruauté du monde. www.telerama.fr
Tourné en langue quechua et en partie en espagnol, le film aborde des sujets encore tabous dans ce pays, et possède une identité visuelle forte, montrant l’isolement d’un personnage à l’aube de l’âge adulte, devant apprendre à accepter la nature des autres afin de mieux trouver son propre chemin. Peinture subtile d’une relation père-fils, vue au travers des yeux de l'adolescent, le film examine la manière dont la figure paternelle, servant de modèle, peut s'effondrer avec la découverte d'un lourd secret capable ici de détruire le noyau familial tout comme de provoquer l'exclusion de toute la famille de la communauté. www.abusdecine.com
Segundo cherche sa place dans une société rurale et patriarcale. Mais si Mon père est un film d’apprentissage (celui de la virilité, de la masculinité), ce n’est pas le récit d’apprentissage auquel on s’attend, et tant mieux. Malgré ce postulat, Mon père prend le contre-pied de certaines attentes. En filigrane, le film tord même le cou à plusieurs clichés de cinéma, que ce soit ceux des relations pères-fils pleines de grands sentiments virils, ou bien celles de jeunes garçons sensibles. Sans en avoir l’air, Mon père montre qu’il y a des moyens alternatifs et inattendus d’être un homme, un vrai. www.lepolyester.com