Buzzard

De Joel Potrykus
Joshua Burge, Joel Potrykus, Joel Anderson
PREMIÈRE FRANÇAISE
USA - 2014
1h37
comédie, inclassable
VOST
diffusion : 2016
E
P

« Buzzard », c’est le surnom de Marty Jackitansky, une sorte d'artiste inaccompli et cynique, adepte d'arnaques mesquines et finalement victime de paranoïa aiguë générée par un mode de vie parasitaire. Afin de fuir la situation catastrophique qu'il a provoquée par ses magouilles, il squatte le sous-sol d’un ex collègue de boulot. Imbuvable, misanthrope, égoïste et manipulateur : Jackitansky est une vraie tête à claques. Acculé, il fuit à Detroit, errant dans les rues en déserrance, avec sa mauvaise humeur, une poignée de chèques en bois et un gant de jeu Nintendo dangereusement customisé.

Dans le cadre du Festival OFNI. Film précédé d’un court-métrage et suivi d’une discussion avec l’association bordelaise Monoquini, initiatrice des séances Lune Noire (www.lunenoire.org).

TARIF : 5 €
TARIF SOIRÉE (LA VENGERESSE + BUZZARD) : 6 €

Critiques

  • Avec cette improbable rencontre entre Albert Camus et Freddy Krueger, le cinéaste américain Joel Potrykus livre le dernier volet d’une trilogie animalière amorcée avec Ape et Coyote, peinture au vitriol du monde du travail et des asociaux, multipliant les clins d’oeil à un certain cinéma de genre. Nyktalop Mélodie

  • Joel Potrykus convoque ici toute la culture nerd américaine, des films d’horreur aux jeux vidéos, du thrash metal à la junk food. Mais à la joie régressive et conventionnelle des comédies américaines, il substitue un humour grinçant, paranoïaque, teinté d’une menace sourde et lancinante. À l’aide de son acteur fétiche, l’inquiétant Joshua Burge, il continue son exploration d’une Amérique aussi dysfonctionnelle que standardisée. Les codes du slacker movie – le « film de glandeur » – des années 90 prennent ici un tour inquiétant, malade. Marty est-il un idéaliste ? Un idiot complet ? On n’est certainement pas chez Judd Apatow, il faudrait plutôt chercher du côté des frères Farrelly : la seule rédemption possible est dans la persistance dans l’idiotie, tout comportement rationnel étant une forme de soumission. Joel Potrykus démonte avec jubilation - et un certain sadisme - tous les petits codes et rituels de la société américaine: une Amérique à la laideur standardisée, sans la moindre splendeur, froide et inhumaine. gaite-lyrique.net