Miracle en Alabama
Les parents d’Helen Keller, une fillette devenue aveugle et sourde alors qu’elle était encore bébé, font appel à Annie Sullivan, une institutrice spécialisée aux méthodes révolutionnaires, elle-même mal-voyante. Persuadée que les fonctions intellectuelles d’Helen sont intactes, Annie va utiliser les sens dont elle dispose, toucher, goût, odorat, pour l’éveiller au monde. La lutte est acharnée car Helen ne supporte aucune contrainte.
La séance du lundi 9 décembre à 21h sera précédée d’un pot convivial et d’une présentation du film.
Critiques
Adaptation par Penn de sa propre pièce de théâtre qui lui valut un triomphe à Broadway, Miracle en Alabama suit l’histoire d’Helen Keller, adolescente devenue aveugle et muette peu après sa naissance. […] Arthur Penn a toujours maîtrisé la dialectique de la confrontation. Son cinéma ainsi s’est longtemps fait l’antenne d’une génération qui s’est définie dans sa lutte avec les institutions. Qu’il s’agisse du passage à tabac de Marlon Brando dans La poursuite impitoyable […] ou la fin de Bonnie and Clyde, l’envie d’en découdre a toujours accompagné l’expression cinématographique du réalisateur. Cette volonté qui n’a sans doute jamais été aussi manifeste que dans Miracle en Alabama. Le réalisateur ne cède rien à la périphérie du point de vue de ses personnages, quitte à aller au clash avec les habitudes du public d’alors. www.lemagducine.fr
Dans cette propriété du Sud chez le Capitaine Keller où la Guerre de Sécession fait encore partie des discussions de table, les liens ne sont déjà pas choses faciles. Au sein de cette ambiance puritaine où les gestes et les épanchements sont proscrits, la méthode de Susan – le toucher – paraît impropre. Seul sens accessible à Helen, le contact est au cœur du film d’Arthur Penn. […] Quand Mark Twain – conteur de la société américaine pour petits et grands enfants – rencontra Helen Keller, il fut impressionné par l’intelligence de la jeune femme et finança une partie ses études. Elle devint la première femme aveugle et sourde au monde à être diplômée d’une université américaine, auteure et militante pour de nombreux droits sociaux, parcourant le monde pour sensibiliser à la cécité. Twain dit d’Helen qu’elle était un miracle et que Susan Sullivan était l’ouvrière de ce miracle : « a miracle worker ». Travailler sa perception du monde, et s’humaniser. revusetcorriges.net