Une pluie sans fin
1997. À quelques mois de la rétrocession de Hong-Kong, la Chine va vivre de grands changements… Yu Guowei, le chef de la sécurité d’une vieille usine, dans le Sud du pays, enquête sur une série de meurtres commis sur des jeunes femmes. Alors que la police piétine, cette enquête va très vite devenir une véritable obsession pour Yu… puis sa raison de vivre.
Critiques
Un petit bijou de thriller, offrant une étude captivante sur les changements économiques et sociaux d'une Chine en pleine mutation. […] La comparaison avec un certain film coréen du nom de Memories of Murder peut être faite. Et on ne se trompera pas si on pense que le film a beaucoup inspiré Dong Yue. On y retrouve la même atmosphère lourde, la pluie qui emprisonne les personnages par sa présence constante. Mais le film petit à petit se détache de son grand frère. Là où Memories of Murder utilisait l’absurde et l’humour servant à désamorcer la descente aux enfers pour mieux revenir à l’atmosphère sombre, Une pluie sans Fin reste dans sa lourdeur et son premier degré, aidé par une magnifique photographie sombre et désaturée. fuckingcinephiles.blogspot.com
Devant son ampleur, ses influences et son romantisme, on peine à croire que ce film noir chinois soit un premier long métrage. La mise en scène de cet ancien chef opérateur est superbe : plans larges et lents, où l’horizon n’est que brouillard à perte de vue, où les ouvriers, filmés en contre-plongée, en blouse terne ou en ciré, deviennent une foule interchangeable. […] On pense beaucoup au grand cinéma sud-coréen, particulièrement à Memories of murder, de Bong Joon-ho, mais sans son humour salvateur. […] Une pluie sans fin est une désespérante et emballante peinture des « vestiges inutiles d’une nation glorieuse », comme Yu Guowei, qui rêvent à des âmes mortes et en oublient de vivre une possible histoire d’amour. www.telerama.fr
Dong Yue installe une vraie réflexion à la fois sur le basculement des nations post industrielles et à la fois sur la condition de ces hommes pris dans le tourbillon de l’histoire. À l’heure où Hong-Kong allait être rétrocédé à la Chine en 1997, le peuple chinois y voyait un eldorado où le monde de l’argent allait se déverser et ainsi les sortir de leur quotidien miséreux. À l’image du personnage principal, l’inhumanité était partout sans rédemption possible. Dans un final tragique qui vient conclure cette quête impossible, le réalisateur parvient définitivement à faire rentrer la petite histoire dans la Grande. leschroniquesdecliffhanger.com