Une famille
L’écrivaine Christine Angot est invitée pour des raisons professionnelles à Strasbourg, où son père a vécu jusqu’à sa mort en 1999. C’est la ville où elle l’a rencontré pour la première fois à treize ans, et où il a commencé à la violer. Sa femme et ses enfants y vivent toujours.
Angot prend une caméra, et frappe aux portes de la famille.
Critiques
Dans Une famille, Christine Angot revient sur le viol commis par son père. Une nouvelle fois, serait-on tenté de rajouter, tant cet événement raconté dans son roman le plus célèbre, L’inceste, a été revisité dans son œuvre. Raconter une fois de plus ? Justement non. Comme l’indique le titre, il n’y a pas là que le « sujet Angot » (pour reprendre le titre d’un de se premiers romans): il y a sa famille. Celle qu’elle a choisi et celle qu’elle a subi. L’inceste est certes au cœur du film, mais cette fois-ci la question n’est pas tant de documenter comment elle vit avec, mais d’aller demander aux autres l’effet que cela a eu sur eux : sa mère, son ex-compagnon, sa fille etc. La question a de quoi être explosive, et ce documentaire l’est tout autant. - Le Polyester
Une famille saisit par la nécessité extrême que trouve Christine Angot à donner une forme cinématographique à une matière qu’elle avait jusque-là modelée seulement par la littérature. Filmer des échanges avec ses proches fait jaillir des mots jusque là ravalés et des situations de vie qui n’adviennent que par l’étrange chimie émotionnelle que produit la caméra. - Les Inrocks