Queen & Slim
En Ohio à la suite d’un rendez-vous amoureux, deux jeunes afro-américains qui se rencontrent pour la première fois, sont arrêtés pour une infraction mineure au Code de la route. La situation dégénère, de manière aussi soudaine que tragiquement banale, quand le jeune homme abat en position de légitime défense le policier blanc qui les a arrêtés. Sur la route, ces deux fugitifs malgré eux vont apprendre à se découvrir l’un l’autre dans des circonstances si extrêmes et désespérées que va naître un amour sincère et puissant révélant le coeur de l’humanité qu’ils partagent et qui va changer le reste de leurs vies.
PREMIER LONG-MÉTRAGE.
Critiques
Dans la foulée de Fruitvale Station, Moonlight et autres Sorry to bother you, chacun dans leur style, des cinéastes de couleur s’emparent de récits mettant en avant des personnages noirs américains de manière forcément originale par rapport au regard blanc longtemps dominant sur ces questions. […] Ainsi, ce Bonnie et Clyde des temps modernes mène de front suspense, politique et love story en les entremêlant avec une virtuosité jamais prise en défaut. Il y a du lyrisme revendiqué dans chaque image de Melina Matsoukas, une esthétique née de son travail dans le clip mais au service de son récit et de ses personnages flamboyants. Et surtout, elle ne cherche pas à ménager la chèvre et le chou, à réaliser une oeuvre revendiquant l’objectivité. Queen & Slim est un film de parti pris. De héros. Avec leurs faces lumineuses et sombres. À l’image du pays où ils vivent. www.premiere.fr
Cette chronique de vie en sept jours à travers les États-Unis ne lâche pas son spectateur. Un périple, de la douceur à la fatalité, qui brille par sa maîtrise. C’est le premier long-métrage d’une reine du format court, de clip vidéo en spot publicitaire. […] Une expérience optimale sur la captation des visages et corps en mouvement, qui en fait une accompagnatrice de choix pour Daniel Kaluuya (Skins, Get Out, Black Panther) et Jodie Turner-Smith (True Blood, The Neon Demon, The Last Ship), filmés avec amour et précision. Les deux trentenaires britanniques campent à merveille ces Bonnie et Clyde contemporains. Avec un aplomb confondant, allié à une générosité dans l’échange de leurs personnages et à une puissante animalité, entre volontarisme et doute. Pas de meurtres en série ici, mais une fuite en avant, pour déjouer l’inexorable exécution judiciaire, et affirmer une liberté de révolte. www.bande-a-part.fr
La réalisatrice a l’occasion dans ce film de dénoncer la brutalité du système judiciaire et policier de l’État d’Ohio, où la peine de mort demeure encore la condamnation suprême. Elle hisse ce duo sincère et attachant au statut d’emblème pour toute la communauté noire, qui se révolte contre la discrimination et les violences policières commises contre elle. […] Le film est à la fois un voyage dans la géographie américaine et dans la psychologie des deux personnages. Le couple alterne raison et folie, sans doute par immaturité. Le sentiment de discrimination est profondément ancré dans leur personnalité et la fuite vers un ailleurs guère identifiable semble la seule issue à la stigmatisation dont leur communauté noire est victime. www.avoir-alire.com