Les poings dans les poches
Souffrant de crises d'épilepsie, le jeune Alessandro s'est, petit à petit, enfermé dans une sorte de monde parallèle où il ressasse inlassablement son amertume, sa révolte, sa haine d'autrui en général et de son milieu bourgeois en particulier. Cédant un jour à ses pulsions sadiques, il noie le jeune homme dont sa soeur s'est éprise. Quelque temps plus tard, il organise l'assassinat de sa mère en profitant de la cécité de la vieille femme. Il entreprend ensuite de séduire la bien-aimée de son frère Auguste, le seul être vraiment humain de la famille...
La projection du lundi 5 sera précédée d'une présentation du film et suivie d'un pot convivial.
Critiques
Une famille en pleine décomposition morale et psychique. Le premier long métrage, effrayant, de Bellochio, qui transforme un coup d’essai en coup de maître. (...) Comme dans Le saut dans le vide ou récemment Vincere, l’auteur associe délire mental et désordre social dans une vision singulière, tout en faisant de la violence le catalyseur de la contestation : sur ce dernier point, le film est réellement prophétique et annonce tant les luttes symboliques de 68 que les années de plomb italiennes. www.avoir-alire.com
Les Poings dans les poches « fait bouger quelque chose dans le cinéma italien », selon Bernardo Bertolucci : il divise ceux qui y voient une abomination (matricide, inceste) et ceux qui sont subjugués par sa mise en scène (un prix au festival de Locarno). Quarante-cinq ans plus tard, le film frappe encore. Pas seulement par sa superbe photo en noir et blanc et ses gros plans hyper expressifs, mais surtout par sa force vénéneuse, très dérangeante. (...) Marco Bellocchio (...) ne montre aucune tendresse, aucune indulgence pour ce héros monstrueux. Sa précision clinique annonce déjà les grands films à venir, du Saut dans le vide (un frère, une soeur, à nouveau) à Vincere. www.telerama.fr