Jeanne

De Bruno Dumont
Lise Leplat Prudhomme, Fabrice Luchini, Annick Lavieville
Mention spéciale du jury (Un Certain Regard, Cannes 2019)
France - 2018
2h18
drame, historique
VF
diffusion : 2019
S
P

Année 1429. La Guerre de Cent Ans fait rage. Jeanne, investie d’une mission guerrière et spirituelle, délivre la ville d’Orléans et remet le Dauphin sur le trône de France. Elle part ensuite livrer bataille à Paris où elle subit sa première défaite. Emprisonnée à Compiègne par les Bourguignons, elle est livrée aux Anglais. S’ouvre alors son procès à Rouen, mené par Pierre Cauchon qui cherche à lui ôter toute crédibilité. Fidèle à sa mission et refusant de reconnaître les accusations de sorcellerie diligentées contre elle, Jeanne est condamnée au bûcher pour hérésie.

Critiques

  • Le grand Bruno Dumont adapte de nouveau les textes de Charles Péguy consacrés au personnage historique de Jeanne D’Arc. On est en 1429, Jeanne est emprisonnée et jugée. Après une Jeannette dansante et insouciante, ce second volet paraît plus austère et plus théâtral, mais il s’avère plus sensible et majestueux. […] Se mêlent le profane et le sacré, à l’image du chanteur Christophe, invité improbable du cinéma de Dumont, qui est d’abord une voix (parlée et chantée), avant d’être un visage. Son chant élégiaque incarne l’alliance du trivial et du lyrique. www.bande-a-part.fr

  • Les dialogues, l’un des atouts du film. Une délicieuse impression d’irréel et d’abstrait émane des échanges sur la guerre : comme ces conversations, plus spirituelles que stratégiques parmi les collines de sable, entre Jeanne en armure, des autorités ecclésiastiques portant leurs plus beaux habits, ou encore des seigneurs de la guerre à la parole pauvre et maladroite. À l’inverse, le procès pour sorcellerie contre Jeanne offre une série de dialogues théologiques de haute tenue... et d’une grande drôlerie. www.francetvinfo.fr

  • Deux ans après le délirant téléfilm qu’était Jeannette (2017), « musical » relatant l’enfance de Jeanne d’Arc sur une bande-son métal, d’après le premier volet d’une pièce de Charles Péguy, Jeanne lui apporte une suite tirée des deux volets suivants. Suite qui prend également le parti de remiser les extravagances du film précédent, pour une adaptation plus directement narrative, plus tournée vers l’incarnation. Si, ce faisant, Dumont peut sembler faire marche arrière, il compose surtout ici une magnifique œuvre de synthèse, qui tend un pont entre toutes les tendances, passées et présentes, matérialistes et lyriques, de son cinéma. www.lemonde.fr