Fumer fait tousser

De Quentin Dupieux
Gilles Lellouche, Vincent Lacoste, Anaïs Demoustier
France - 2022
1h20
comédie
VF
diffusion : 2022
S
P

Après un combat acharné contre une tortue démoniaque, cinq justiciers qu’on appelle les "TABAC FORCE", reçoivent l’ordre de partir en retraite pour renforcer la cohésion de leur groupe qui est en train de se dégrader. Le séjour se déroule à merveille jusqu’à ce que Lézardin, empereur du Mal, décide d’anéantir la planète Terre…

Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs.

Critiques

  • Découvrir Fumer fait tousser provoque d’abord un pur plaisir immédiat de spectateur pour qui apprécie les élans les plus absurdes du cinéaste. Dupieux n’est jamais aussi bon que lorsqu’il déconstruit son récit sans crier gare, lance des pistes de narration qui n’aboutissent pas et se perd dans des circonvolutions scénaristiques improbables […]. Le film part dans tous les sens, certes, mais sans jamais donner l’impression qu’il ne va nulle part. Au contraire, les séquences s’enchaînent avec une fluidité rare, prouvant sans cesse que ce joyeux bordel est orchestré avec la plus grande des précisions. […] Les effets visuels oscillent avec beaucoup d’habileté entre un kitsch volontaire et un gore réjouissant quand les ruptures de rythme opérées par le montage finissent de donner à l’ensemble un rythme redoutable. www.lebleudumiroir.fr

  • Moins conceptuel que les films de sa période américaine (Wrong Cops, Rubber…), émancipé du théâtre de l’absurde de Buñuel et Blier, Fumer fait tousser, avec sa structure de film à sketchs, est à la fois le plus potache, le plus accessible et le plus rythmé de tous les films de son auteur. Sans doute aussi celui qui se prend le moins au sérieux. En laissant les acteurs prendre le contrôle de son train fantôme, le professeur Dupieux rappelle une autre évidence : filmer fait rigoler. Télérama

  • L’intelligence de Dupieux est, pour une fois, d’essayer de profiter de ce contexte de conte grotesque rétro-futuriste pour raconter quelque chose de notre époque. L’écologie, le fait de ne pas assez s’écouter (surtout quand on est une femme), le féminisme, la volonté vaine de revenir à un temps où tout était mieux… Pessimiste ? Absolument. Le seul moyen de s’évader du quotidien est l’horreur des récits autour du feu. Et la fin, tournant en boucle, en demeure la preuve ultime. Difficile de tout résumer sans vous gâcher le plaisir, mais il y a beaucoup de choses qui se dégagent ce long-métrage, qui est peut-être le meilleur de la lancée made in France de Dupieux depuis 2018. Et ce n’est pas rien. Fumer fait tousser n’est pas qu’excessivement drôle, il est surtout beaucoup plus malin qu’il n’y paraît, voire assez mélancolique. www.konbini.com