East punk memories
En 1984, Lucile Chaufour est à Budapest pour filmer en Super 8 de jeunes punks de la scène très underground. Rébellion, énergie adolescente, confusion idéologique, révolte contre le système communiste, quitte à se réfugier dans le nationalisme : de la difficulté d’être punk derrière le rideau de fer. Plus de vingt ans après, elle part à la recherche de ceux qu’elle avait filmés. Devant les images d’époque, ils se livrent à nouveau et l’aident à retrouver, un par un, les acteurs de ce mouvement maintenant dispersé ; ceux qui ont réussi à s’adapter au capitalisme, et ceux qui n’y sont jamais arrivés. Par la réalisatrice de Violent Days.
Critiques
J’ai voulu construire un discours qui rende compte des ambivalences politiques de cette génération. Qu’ils aient trouvé leur place dans le nouveau système ou soient restés à la marge, qu’ils votent aujourd’hui à droite, à gauche ou s’abstiennent, chacun de ces anciens punks témoigne de la diversité de la société hongroise. Ce sont les dissonances, les repositionnements, les contradictions qui permettent de saisir les paradoxes d’une situation politique de plus en plus tendue. En les écoutant, on comprend comment la mutation au capitalisme a opéré et dans quelle situation ambivalente elle a enfermé la population. (…) Pour moi la question du film est plutôt celle de débrouiller ce que signifiait être punk en Hongrie dans les années 80, et si ce qui est advenu avec la chute du Mur correspondait à leurs attentes. Lucile Chaufour, blog.cinemadureel.org