Andreï Roublev
Le périple dans la Russie moyenâgeuse du peintre d’icônes Andreï Roublev. Tout juste sorti du monastère, cet artiste va être confronté à la beauté mais aussi à la violence du monde alors que les Tartares envahissent le pays. Le spectacle de ces cruautés l’amène à une réflexion douloureuse sur le rôle de l’art et de l’artiste.
La projection du lundi 11 septembre à 20h15 sera précédée d'un pot convivial et d'une présentation du film et de la rétrospective par Alban Couteau du webzine Faispasgenre !.
Critiques
Le cinéaste russe décide de parler pêle-mêle de la religion orthodoxe (logique), du pouvoir et de son exercice violent, de l’art, du peuple russe, de l’intolérance, de la guerre et de la quête personnelle d’un jeune artiste qui se construit. L’avalanche de ces thèmes pourrait faire peur et rendre Andrei Roublev indigeste. Pourtant il est fascinant. Fascinant car Tarkovski se sert de la Russie du 15e siècle pour disséquer l’URSS et l’homme russe contemporain. Fascinant aussi parce que sa mise en scène est proche du sublime (…) et que son découpage narratif en tranches de vie lui permet de mettre Andrei face à des situations compliquées et gênantes pour lui et donc de le faire réfléchir face à ses actions ou son inaction. Cette remise en cause perpétuelle est donc non seulement l’occasion pour Tarkovski de réfléchir sur la place de l’art dans la société (une œuvre doit-elle être réservée à une élite ou doit-on y associer le peuple ?) mais aussi de mettre en scène le chaos d’une Russie déchirée entre païens et croyants, entre sectarisme et tolérance, entre le peuple et les pouvoirs, et où le sang finit toujours par couler. www.lebleudumiroir.fr