Abou Leila

De Amin Sidi-Boumedine
Avec Slimane Benouari, Lyes Salem, Meriem Medjkane
Semaine de la Critique - Cannes 2019
Algérie, France - 2019
2h15
thriller
VOST
diffusion : 2020
S
P

Algérie, 1994. S. et Lotfi, deux amis d’enfance, traversent le désert à la recherche d’Abou Leila, un supposé terroriste. La quête semble absurde dans l’immensité du Sahara. Mais S., dont la santé mentale est vacillante, est convaincu d’y trouver Abou Leila. Lotfi, lui, n’a qu’une idée en tête : éloigner S. de la capitale. C’est en s’enfonçant dans le désert qu’ils vont se confronter à leur propre violence.

AVANT-PREMIERES les jeudi 9 et mardi 14 juillet à 21h.

Critiques

  • Un road-movie sur les terres désertiques de l’Algérie, aussi fascinant que troublant, qui décortique la puissance de la possession schizophrénique ou du stress post-traumatique, sans jamais en révéler les redoutables mystères. www.avoir-alire.com

  • La première scène d’Abou Leila témoigne d’emblée de la virtuosité d’Amin Sidi-Boumédiène, qui signe ici un premier long métrage aussi exigeant que généreux. […] Petit à petit, de premiers éléments nous sont donnés : les deux hommes sont amis et l’un d’eux est souffrant. Les autres pièces du puzzle arriveront au compte-goutte, au fil de leur trajet et de ses différentes étapes. Le cinéaste trouve là un bel équilibre dans la façon dont il dévoile progressivement les enjeux de son récit, la préservation de son mystère ne donnant jamais le sentiment d’être une coquetterie. La rétention d’informations, ajoutée au magnétisme des deux comédiens, souvent filmés dans la durée, contribue au contraire à produire une tension qui subsistera jusqu’à la fin. www.critikat.com

  • Le film garde volontairement pour lui certaines informations clés de l’histoire, rendant la plongée aussi énigmatique que fascinante, soumise constamment à ces questions que l’on se pose, à l’attente d’avoir des réponses, avec le risque de ne pas toutes les avoir au final. Mais le pari est quand même accompli car de cette avarice narrative qui réussit à ne jamais être vraiment frustrante, Abou Leila tire un pouvoir de fascination perché entre le saisissement et une forme de langueur qui pourrait dériver vers l’ennui si l’on n’était pas aussi happé par la folie de cette traque, par la rugosité de sa violence, par l’ambivalence de ses protagonistes et par la beauté des images de ce désert somptueux aux allures de prison mentale à ciel ouvert. […] Tout se mélange et l’on demeure envoûté… mondocine.net

  • Nous sommes en 1994, pendant la décennie noire d’une Algérie confrontée aux attaques islamistes. Lotfi, gaillard patibulaire […], arpente les routes avec son ami S., atteint de troubles du comportement, pour en finir avec le terroriste Abou Leila. Mais existe-t-il seulement ? Ils n’ont en poche qu’un portrait de cet homme, et personne ne semble le reconnaître… C’est de ce MacGuffin que le film tire sa force romanesque, s’amusant à créer de multiples fausses pistes comme autant de passerelles entre les genres. Du polar au road movie, du surréalisme lynchien aux pures scènes d’horreur graphique, le cinéaste en extrait les motifs pour mieux se les réapproprier. Abou Leila, plus que leur simple assemblage, en est ainsi l’épure quasi abstraite – au gré de ce périple, point d’explosions guerrières, mais l’implosion de nos deux hommes, seuls face aux démons d’un pays devenu paranoïaque. www.troiscouleurs.fr