Putty Hill
Cory meurt d'une overdose d'héroïne dans une maison abandonnée de Baltimore. La veille de ses funérailles, sa famille et ses amis se réunissent pour partager leurs souvenirs. Dans leurs récits apparaît en filigrane le portrait d'une ville rongée par la pauvreté, les conflits générationnels et le désir partagé par tous de vivre, malgré tout, le rêve américain.
Critiques
"Ceux qui ont vu les cinq saisons de "Sur écoute" ("The Wire"), l'excellente série télévisée de David Simon, peuvent imaginer connaître Baltimore, sans y avoir jamais mis les pieds : d'épisode en épisode, elle s'y déploie dans sa dimension d'ancienne puissance industrielle corrompue, majoritairement afro-américaine. Avec Putty Hill, un autre versant de la cité se révèle, celui de l'Amérique blanche prolétaire ("white trash"), à la fois ancrée dans la mytho-logie américaine et à la dérive. Révélé en 2010 à Sundance, ce film a, depuis, fait le tour des festivals du monde et sa sortie sur les écrans en France est une belle nouvelle. Conçu com-me un collage de séquences d'une simplicité limpide, filmées au plus près de ses personna-ges, Putty Hill est un film fort, qui fait advenir un monde dans toute sa richesse géographi-que, culturelle, sociale, spirituelle, émotionnelle... "
"Probablement le film indépendant le plus original de l'année, Putty Hill ne ressemble à rien de connu. En montrant comment la mort affecte les vivants, Matthew Porterfield reproduit un processus naturel selon lequel l'absence (ou le vide) provoque le plein. Et c'est littéralement ce qui arrive quand, au fil de séquences trompeusement anodines, le cadre se remplit d'informations, de signes et d'affects qui dressent le portrait informel et spontané d?une communauté hétérogène que ses plus jeunes membres cherchent à fuir dès qu'ils en ont l'opportunité. Le film a l'air d'avoir été enregistré sur le vif alors que la plupart des scènes ont été écrites, impression accentuée par le recours à l'interview de certains des intervenants, pour la plupart des acteurs amateurs. Le résultat impressionne beaucoup plus que le sujet ne le laissait supposer. "