River of grass
Derrière les Everglades, la « rivière d’herbe », vit Cozy, seule, dans un mariage sans passion, ignorant ses enfants. Elle rêve de devenir danseuse, acrobate, gymnaste. Une nuit dans un bar, elle rencontre Lee, un jeune homme sans emploi qui vient de récupérer une arme à feu.
Le premier film de la réalisatrice d'Old joy, Night Moves et Certaines Femmes, jusque-là inédit au cinéma en France.
VERSION RESTAURÉE.
Critiques
Beau, saisissant et profondément moderne. […] La grande cinéaste américaine indépendante, Kelly Reichardt, signe son premier long métrage, empreint de ses propres souvenirs (elle avait notamment un père policier) et de son regard si particulier, qui caractérisera notamment ses œuvres plus connues Old joy ou Night Moves, choisissant à chaque fois, pour planter ses histoires, une Amérique désolée et rurale, hantée par des personnages mélancoliques et atypiques. […] River of grass revisite le mythe célèbre de Bonnie and Clyde dans une Amérique rurale et profonde. On pense sur un mode moins trash à l’immense Sailor et Lula de David Lynch, avec cette ribambelle de personnages atypiques et perdus et la fuite désespérée du couple dans un hôtel tenu par une patronne antipathique. Les quiproquos, à la limite de la comédie, traversent ce récit d’errance psychologique et sociale. La réalisatrice dénonce un individualisme cynique, dans un univers capitaliste, où l’espoir d’une vie meilleure semble bien mince, notamment pour la jeunesse dont elle est partie prenante. Finalement, presque vingt-cinq ans plus tard, la reprise du film paraît d’une formidable actualité dans un pays où les classes moyennes ont voté en masse pour Donald Trump, plus par perte de confiance que conviction politique véritable. www.avoir-alire.com