La nuée
Pour sauver sa ferme de la faillite, une mère de famille célibataire élève des sauterelles comestibles et développe avec elles un étrange lien obsessionnel. Elle doit faire face à l’hostilité des paysans de la région et de ses enfants qui ne la reconnaissent plus.
Critiques
Certains ont souvent coutume de dire que le cinéma français ressent toujours ce besoin de glisser un propos social derrière chacune de ses sorties comme s’il était incapable d’assumer le « pur divertissement ». Peut-être. Mais dans le cas du cinéma de genre, […] ce choix renforce leurs qualités et donnent une puissance supplémentaire à l’effrayant car le fantastique s’y sublime en apparaissant moins artificiel. […] Le pari de La Nuée est d’essayer d’intriguer, d’aspirer le spectateur dans une étrangeté qu’il ne maîtrise pas. Contrairement à Just Philippot qui, lui, maîtrise follement son entreprise. Plus le film progresse, plus ce même spectateur se rend compte qu’il n’a pas vraiment d’échappatoire. Il est tenu par une angoisse palpable qui n’attend que son heure, il est tenu par cette bouleversante tragédie familiale qui, au passage, évoque la société ultra-moderne déshumanisante poussant à la productivité folle pour s’en sortir. mondocine.net
Une œuvre mêlant magistralement cinéma d’auteur et film de genre (d’anticipation ou fantastique comme on voudra) dans une veine oscillant entre Take Shelter de Jeff Nichols et La Mouche de David Cronenberg, une plongée à la fois sociologique dans un univers rural en pleine mutation bio (mais toujours pressuré par la dictature des rendements) et psychologique avec le portrait d’une mère se sacrifiant pour tenter de sauver ses enfants, et une démonstration de greffe très réussie des effets spéciaux sur une mise en scène naturaliste. […] Saisissant, captivant, frémissant : la maîtrise bluffante affichée par La Nuée plonge ses racines dans une cinéphilie de genre très bien digérée (Carpenter, Hitchcock, Spielberg, etc.) passée au filtre d’un jeune cinéma français en pleine mutation (de Grave à Revenge). cineuropa.org
Le cinéma de genre français a de beaux jours devant lui. Après le percutant Grave (2016) de Julia Ducourneau et avant, très prochainement, le saisissant Teddy des frères Boukherma […], La nuée poursuit ce nouvel héritage aussi vivace qu’intelligent et démontre que le registre horrifique peut s’emparer de situations intimes et de drames humains. […] Avant d’être précautionneusement aiguillé par une dimension fantastique, le cinéma de Just Philippot se polarise sur le réalisme social et l’humain, comme en témoignent ses premiers courts métrages, notamment Ses souffles (2015), chronique sur la précarité d’une mère et sa fille vivotant dans leur voiture. Le passage au long permet de prendre le temps de construire un décor consistant et d’approfondir la psychologie et les tourments intérieurs des personnages à l’aide de l’écriture crédible et habile de Jérôme Genevray et Franck Victor. www.brefcinema.com