Titli

Une chronique indienne

De Kanu Behl
Shashank Arora, Shivani Raghuvanshi, Ranvir Shorey
Inde - 2014
2h07
drame
VOST
diffusion : 2015
P

Dans la banlieue de Delhi, Titli, benjamin d’une fratrie de braqueurs de voitures, poursuit d’autres rêves que de participer aux magouilles familiales. Ses plans sont contrecarrés par ses frères, qui le marient contre son gré. Mais Titli va trouver en Neelu, sa jeune épouse, une alliée inattendue pour se libérer du poids familial…

Critiques

  • Exit le spectacle kitsch et cachemire, c’est le réel qui prime ici, imposant sa raideur et sa laideur. Une esthétique qui tranche avec la joliesse et la frivolité apparente des comédies romantiques et musicales que le public à l’habitude de consommer, mais qui, finalement, en représente les mêmes tourments : les dérives d’une société patriarcale esclave de ses traditions, la difficulté qu’a la jeunesse à se soumettre à ces dernières, la sexualité frustrée, la place de la femme, l’escalade de la violence et de la barbarie. Autant de sujets que Behl choisit d’exposer pleins phares (…). À mi-chemin entre le drame social et le polar, Titli s’inscrit dans la même énergie brute que les films de Jacques Audiard ou Steve McQueen, des modèles de référence pour le réalisateur. (…) " J’ai eu une relation très compliquée avec mon père en grandissant, et comme beaucoup de jeunes hommes en Inde, j’ai essayé d’échapper à sa présence oppressante ", confie le réalisateur. C’est bel et bien ce mouvement que l’on retrouve dans Titli, celui de la course à l’émancipation – à pieds, en bus, ou en scooter. Un rythme qui nous embarque irrésistiblement, pour ne jamais nous lâcher. www.clapmag.com

  • On est à mi-chemin entre le drame social et le polar poisseux : entre Affreux, sales et méchants, d'Ettore Scola, et Les Affranchis, de Martin Scorsese. Avec une caméra toujours en mouvement, le jeune réalisateur indien capte chaque détail du quotidien. À la manière d'un reporter, il suit les trajets à moto de son héros, entre le cloaque périphérique et le centre-ville moderne où les hommes en costume ne sont pas plus civilisés que les miséreux. Deux mondes, mais le même bruit, la même fureur, la même rapacité. Comment trouver sa place entre ces deux enfers ? Grâce à une femme. (…) C'est en observant les femmes, leur courage, leur ingéniosité, leur dévouement que le réalisateur condamne avec le plus de force la ­société indienne patriarcale : fières et décidées à ne plus se taire, à ne plus être à la merci des hommes, au risque d'être battues comme plâtre, les femmes du film sont magnifiques. www.telerama.fr