Manta ray
Près d’une côte où des réfugiés Rohingyas ont été retrouvés noyés, un jeune pêcheur thaïlandais trouve en pleine forêt un homme blessé et inconscient. Il lui porte secours et le soigne. L’étranger se révèle être muet. Il le nomme Thongchai et lui offre son amitié. Un jour, le pêcheur disparaît mystérieusement. Thongchai va peu à peu prendre sa place...
PREMIER LONG-MÉTRAGE
Critiques
Phuttiphong Aroonpheng (remarqué pour son travail sur Vanishing Point et The Island Funeral) a décidé de plonger le spectateur dans des eaux très profondes, dans une immersion atmosphérique visuelle et sonore de tout premier ordre, allant parfois jusqu’à l’onirisme et repoussant à l’arrière-plan un récit particulièrement énigmatique. Dédié aux Rohingyas, le film sème quelques indices ténus, mais il joue à entretenir l’incertitude dans l’esprit du spectateur jusqu’à basculer dans sa dernière ligne droite […]. À l’évidence un grand talent en devenir. cineuropa.org
Le récit de Manta Ray prend la forme séduisante et sibylline d’une rêverie fantomatique. Les morts reviennent comme ils sortiraient de terre ou de l’eau, les identités se brouillent… et le film, avec raison, refuse de tout expliquer. Outre Weerasethakul, Aroonpheng cite David Lynch parmi ses influences, plus particulièrement Eraserhead. Il y a dans Manta Ray cet insaisissable mélange de fascination et de menace. La forêt semble magique, elle est pourtant jugée effrayante. Manta Ray, derrière la violence de son histoire, parle aussi pourtant d’un ré-enchantement du quotidien, à travers la douce relation qui se noue entre les deux héros. […] Imprévisible expérience hypnotique. Celle-ci possède différentes lectures (politique, poétique ou queer), mais chérit ses énigmes et images manquantes avec une grâce troublante et un sens du merveilleux. Vivez-la dès que vous le pouvez ! www.lepolyester.com