L'image manquante
En utilisant des figurines d'argile et des images d'archive, Rithy Panh témoigne des atrocités commises par les Khmers rouges au Cambodge entre 1975 et 1979.
Critiques
Rithy Panh n’avait que 11 ans quand sa famille fut déporté dans un camp de réhabilitation par le travail. En quelques mois il verra disparaître son frère, mourir ses parents, sa sœur et ses neveux, tous victimes de la cruauté engendrée par la folie tyrannique des Khmers rouges. Pour ne pas oublier, le cinéaste fige le souvenir de ces êtres chers dans de l’argile. Au travers de petites statuettes, il raconte d’un calme émouvant le récit ô combien douloureux de ces années d’horreur. Ces personnages presque enfantins et la voix douce de l’acteur Randal Douc adoucissent les faits insoutenables et enchantent les quelques beaux souvenirs qui lui restent de sa famille. Avec l’âge, la haine fait petit à petit place au devoir de mémoire. www.abusdecine.com
Depuis un quart de siècle, Rithy Panh compose ainsi une œuvre documentaire de première importance sur l’histoire du Cambodge de la période 1975-1979, durant laquelle l’utopie purificatrice des Khmers rouges décima un cinquième de sa population, et répandit la souffrance et le désespoir parmi les rescapés. (…) Les scènes issues de sa mémoire que ces bonshommes donnent à imaginer et que le montage associe à diverses archives composent une évocation poignante, que le beau texte de l’écrivain Christophe Bataille enrichit d’une dimension méditative. Au-delà de l’histoire familiale, au-delà même de l’histoire cambodgienne dont il rend compte avec une grande acuité, L’Image manquante tend à une forme d’universalité. Et, en cela, marquera les mémoires. television.telerama.fr