I comete
Les grandes vacances en Corse. Les enfants s’égayent, les ados traînent, les adultes réfléchissent à l’avenir, les aînés commentent le temps qui passe. Ceux qui vivent à la ville retrouvent ceux qui n’ont jamais quitté le village. Familles et amis de toujours partagent ce moment suspendu dans la montagne. Mais malgré le soleil et les éclats de rire, l’été ne guérit pas toutes les blessures.
Critiques
Si leur mise en scène est très différente, on ne peut s’empêcher de penser au Kéchiche de Mektoub my love : canto uno, voire même à La Graine et le mulet du même réalisateur, qui fut lui aussi acteur avant de passer à la réalisation. On retrouve ici la même volonté de prendre le temps de raconter un été, et de filmer des échanges longs dans ce qu’ils ont de plus communs en apparence, mais aussi de plus intense et révélateur d’humanité. De la même façon, le film prend tout son sens plus il défile, et il finit par gagner une adhésion qui semblait bien improbable dans ses premières minutes. Le moindre personnage devient attachant, trouvant naturellement sa place dans la mosaïque assemblée morceau par morceau par Pascal Tagnati. […] Si son film demeure maladroit et inabouti par séquences, on ne peut que reconnaître sa réussite sur l’ensemble du projet, tellement on prend du plaisir à repenser ces scènes, emprisonnées dans le temps long de l’été. L’auteur raconte sa Corse sans complaisance et dans toute sa complexité, prenant soin de présenter les contradictions des personnalités de ses habitants, présentant les excès comme l’importance de continuer à valoriser certaines valeurs qui leur sont propres. www.lebleudumiroir.fr
« C’est moi la reine ici ! » s’exclame une petite fille à ses copines après avoir menacé physiquement l’une de ses rivales, puis humilié verbalement un garçon grassouillet de deux fois son âge qui tentait de s’interposer. Dans cette petite scène, la cheffe autoproclamée vient cristalliser de manière aussi limpide que légère l’idée irriguant le récit kaléidoscopique de I Comete : le petit village corse fictif qui lui sert de cadre est le théâtre d’un réseau de sociabilité complexe où la place de chacun est fixée par le regard de l’autre. Par l’entremise d’une suite de tableaux, le film fait le portrait de nombreux personnages, habitant le village, de retour pour les vacances ou sur le départ. […] Le spectateur est placé dans une posture voyeuriste, captant des bribes d’informations pour reconstruire lui-même la complexe cartographie des liens qui les unissent. La question de ce que l’on voit et de ce que l’on ne voit pas se trouve ainsi au cœur du travail de Pascal Tagnati, acteur et réalisateur, qui signe là un premier long-métrage retors et prometteur dans lequel le spectateur est invité à participer à ce jeu de regard trouble. www.critikat.com