Homeland : Irak année zéro / Partie 2
Après la bataille
Une fresque puissante qui nous plonge pendant deux ans dans le quotidien de la famille du réalisateur peu avant la chute de Saddam Hussein puis au lendemain de l’invasion américaine de 2003. Abbas Fahdel nous fait vivre leurs joies et leurs craintes et montre qu’au coeur de la guerre il existe des hommes, des femmes et des enfants exceptionnels, des héros du quotidien, « des gens qui sont nos frères humains et que l’on quitte le coeur brisé quand le film prend brutalement fin ».
La seconde partie, après la chute du régime, est davantage tournée en extérieur. Les langues se délient et on découvre un peuple anéanti, un pays mis à feu et à sang où dans les rues, les incidents éclatent, les bandes rivales s’affrontent.
Le dimanche 6 mars après la diffusion de la Partie 2 (à 17h), discussion en présence de Cyril Roussel, géographe et chercheur au CNRS - Laboratoire Migrinter de l’Université de Poitiers.
Critiques
Ne vous laissez pas refroidir par les 5h30 affichées: ce doc est une pièce essentielle pour raconter l'Irak des années 2000. (…) Dans la première partie, avant le déclenchement du conflit, Fahdel pose sa caméra au coeur de sa famille et filme son quotidien, celui d'un pays qui attend la guerre. Mais où la vie continue, engendrant des situations surréalistes, comme ces étudiants pestant contre un conflit qui risque de les obliger à passer leurs examens s'il tarde à venir. Avec ce doc sciemment plus impressionniste que journalistique, le réalisateur dévoile un Irak qu'aucun reportage n'a montré, sans voix off, avec une fluidité de montage renversante. Dans la seconde partie, située après la chute de Saddam Hussein, il choisit de donner la part belle à la rue. Car soudain, les langues se délient. On ose raconter la terreur vécue sous le Raïs, mais aussi la crainte que d'autres arrestations arbitraires ne se produisent. Jusqu'à son ultime image, la mort ne cesse d'ailleurs de roder dans ce film d'intérêt public. Un grand moment de cinéma. www.lexpress.fr
Si la démarche d’Abbas Fahdel s’apparente à celle du film de famille jusque dans son souci d’arracher au temps qui passe quelques bribes de vie, le poids de l’Histoire insuffle au film une force toute particulière, et lui confère la valeur d’un précieux document. Quant à la proximité qu’il instaure entre le spectateur et les siens, à travers une grande diversité de scènes, elle rend d’autant plus sensible la réalité humaine du peuple irakien, qu’on n’avait sans doute jamais vue d’aussi près. television.telerama.fr