Little Joe

De Jessica Hausner
Emily Beecham, Ben Whishaw, Kerry Fox
Sélection officielle, Prix d'interprétation féminine (Cannes 2019)
Autriche, Allemagne, Grande-Bretagne - 2019
1h45
drame, fantastique
VOST
diffusion : 2019
S
P

Alice, mère célibataire, est une phytogénéticienne chevronnée qui travaille pour une société spécialisée dans le développement de nouvelles espèces de plantes. Elle a conçu une fleur très particulière, rouge vermillon, remarquable tant pour sa beauté que pour son intérêt thérapeutique. En effet, si on la conserve à la bonne température, si on la nourrit correctement et si on lui parle régulièrement, la plante rend son propriétaire heureux. Alice va enfreindre le règlement intérieur de sa société en offrant une de ces fleurs à son fils adolescent, Joe. Ensemble, ils vont la baptiser " Little Joe ". Mais, à mesure que la plante grandit, Alice est saisie de doutes quant à sa création...

Critiques

  • Tel un végétal vigoureux, Little Joe puise ses éléments nutritifs dans toutes les strates de la fiction, de Lewis Carroll au cinéma de série B américain (impossible de ne pas penser à La Petite Boutique des horreurs) au théâtre de l’absurde en passant par ces mélos aux héroïnes désorientées dont le prototype est le Gaslight (Hantise) de George Cukor. Ce qui n’empêche pas ce film virtuose d’être d’une irréfutable modernité, de mettre les audaces sacrilèges de la science au service de la satire la plus corrosive et des interrogations existentielles les plus vertigineuses. www.lemonde.fr

  • Certaines histoires traversent des décennies de cinéma pour réapparaître comme un terreau fertile pour l’imagination de nouveaux cinéastes. L’intrigue du Little Joe de l’autrichienne Jessica Hausner est en effet très familière. Elle nous rappelle de très près celle des Profanateurs de sépultures, qui a connu trois versions officielles sur grand écran, la plus célèbre étant celle du réalisateur américain Don Siegel en 1956. Dans chaque incarnation de cette histoire, un élément extérieur situé dans le genre du fantastique menace de contaminer la population d’une ville et de remplacer ses habitants par des répliques, identiques, mais vouées à une cause extérieure qui menace l’humanité. Chez Siegel, il était question d’extra-terrestres, chez Jessica Hausner ce sont des plantes qui occupent la place de l’antagoniste aux êtres humains. […] Cette version est intéressante en cela qu’elle distille la peur et l’ambiguïté avec beaucoup d’habilité, afin que le spectateur reste dans un état de doute permanent qui crée une atmosphère de malaise. Cet élément donne au film une tension très réussie. www.lebleudumiroir.fr