Citizenfour
En 2013, sous le nom le code « Citizenfour », Edward Snowden contacte la documentariste américaine Laura Poitras. Elle le rejoint à Hong Kong et suit en temps réel ce qui provoquera l’un des plus grands séismes politiques aux États-Unis avec la révélation des documents secret-défense de la NSA.
Critiques
Véritablement scotchant. (…) Une réussite cinématographique incontestable, qui évite tous les pièges de la dramatisation à outrance et s’évertue à ne pas héroïser la figure de Snowden. Laura Poitras réussit sans effets à capter l’urgence et l’énormité d’une situation qui dépasse tous les protagonistes. Un saisissant « calme avant la tempête » où Snowden impressionne par son sang-froid, sa paranoïa rationalisée, sa rapidité d’esprit, sa capacité à revenir très précisément sur tous les documents qu’il a minutieusement préparés. On ressent la déstabilisation des deux journalistes, désarçonnés devant cette atmosphère de film d’espionnage et la puissance des éléments qui leur sont révélés. Le montage donne l’impression d’un document en temps réel, porteur d’une incroyable tension. Car les protagonistes ne savent pas ce qui va se passer une fois les premiers articles publiés. Que chacun de ces donneurs d’alerte prend de véritables risques personnels et que Snowden voit en direct la machine d’intimidation se mettant en place contre lui. toutelaculture.com
Surveillance, traque étatique, secret d’État, vie privée et libertés, révélations, sécurité nationale, scoop historique, engagement politique, Citizenfour interroge les consciences, le présent, mais surtout le devenir de nos démocraties. (…) Ce n’est pas un film sur Edward Snowden, sa vie, son œuvre, c’est un film sur nous, citoyens, la société dans laquelle on souhaite vivre et celle que, sans réaction de notre part, l’on s’apprête à léguer. (…) Les agences de renseignement n’ont-elles pas déjà gagné la guerre de la surveillance de masse ? Edward Snowden pensait que ce que contenaient les documents subtilisés à la NSA n’intéresserait personne, et c’est parfois le sentiment qui prévaut quand les révélations se suivent et n’émeuvent guère plus grand monde. Sans débats, citoyen, mais aussi parlementaire, c’est un chèque en blanc qui est accordé et sur lequel il sera difficile, voire impossible, de revenir. Quand les nouvelles générations notamment ont si bien intégré cette possibilité d’être surveillées qu’elles offrent pour toute réponse à la négation de leur vie privée et les violations répétées de leurs libertés : je n’ai rien à cacher. On ne défend plus ses libertés, on accepte un degré acceptable et indolore d’immixtion dans sa vie privée. www.journaldugeek.com