Rashômon
Un paysan vient s’abriter d’une pluie torrentielle sous une vieille porte délabrée où se sèchent déjà un bûcheron et un prêtre. Ils vont être mêlés malgrés eux à une sombre affaire : un samouraï aurait été assassiné et sa femme violée. Les quatre témoins du drame vont donner leurs versions des faits, toutes contradictoires…
*VERSION RESTAURÉE*
Séance-discussion le lundi 19 septembre à 20h30 Au sein d’une riche filmographie, avec de grands « films de sabre », des polars, laissant souvent le champ à l’onirisme comme au regard sur ses contemporains, Rashômon a une place toute particulière dans l’œuvre d’Akira Kurosawa. Hervé Tourneur, spécialiste du cinéma japonais, vous proposera avant la projection une introduction à l’œuvre du cinéaste et à la découverte de son cinéma en Occident (30 minutes) et échangera après la séance sur ce qui fait de Rashômon un grand film. Avec le soutien de l'ADRC.
TARIFS SÉANCE-DISCUSSION DU 19/09 À 20H30 : 5,50 € – 4 € (TARIFS RÉDUITS)
Critiques
Lion d’or à Venise et Oscar du meilleur film étranger, ce chef-d’œuvre a fait connaître Kurosawa en Occident et découvrir tout un pan du cinéma japonais. Jeux d’ombres et de lumière scintillante à travers les frondaisons, amples mouvements de caméra, multiplicité des points de vue… Plongée dans la nature luxuriante autant que dans les méandres de l’âme humaine, le récit évolue parfois aux franges du songe, de la hantise. Télérama
Spectaculaire leçon d’intelligence et ode philosophique, traité sur les médiocrités ordinaires. Au-delà de la puissance très universelle du message, il émane de la mise en scène comme une pureté formelle, avec des jeux ultra-novateurs pour l’époque d’ombres et de lumière, comme si ce noir et blanc là n’était pas comme les autres. Les cadres, les plans sur la pluie, comme sur le soleil, sur les personnages, l’esthétisme philosophique fou des dialogues qui fait de chaque réplique un sujet de mémoire… Une mise en scène génialement inventive. leschroniquesdecliffhanger.com
C’est un film qui parle de l’obsession humaine de la vérité, se heurtant sans cesse à la nécessaire relativité de nos perceptions du réel. […] Le film donnera son nom à un procédé narratif à part entière : « l’effet Rashômon » […]. Une révolution dans le cinéma, qui donnera naissance à d’innombrables ersatz. Mais curieusement, un seul « remake » américain verra le jour : L’Outrage de Martin Ritt, en 1964, avec notamment Paul Newman. La marque des grands films, en plus d’être intemporels, intarissables et hermétiques aux revisionnages, c’est d’être trop parfaits pour être reproduits. Il n’y a qu’un Rashômon comme il n’y a qu’un Citizen Kane ; et pourtant il y a de ces films dans tous les autres. www.lemagducine.fr