Accattone
Privé de Maddalena, en prison par sa faute, Accattone, petit proxénète lâche et sans scrupule, doit trouver un moyen de gagner sa vie. Il tente de retourner chez la mère de son fils, mais celle-ci le met dehors. Puis il rencontre Stella, une jeune fille pure et naïve, dont il tombe amoureux...
*VERSION RESTAURÉE*
Critiques
Pasolini, qui reprend ici l'iconographie et les codes du western, peint un formidable et empathique drame sur la morale de l'amour comme force au salut, sur le refus du conformisme comme un signe d'exclusion autant qu'un signe d'affirmation de soi, de fierté du prolétariat. Un portrait cru et imbibé par la liturgie chrétienne […], de l'Italie d'après-guerre que le cinéaste croque à la manière d'une tragédie grecque, vissée sur une âme contradictoire guidée par la vie vers la douleur et de l'autodestruction, un pur produit de son environnement et simultanément une pièce de plus dans sa reproduction à travers le temps et les époques. fuckingcinephiles.blogspot.com
Pureté et souillure, sacré et profane : on est bien chez Pasolini, qui filme les traîne-misère comme des personnages de drame antique. […] Et puis il y a la langue vivante, le dialecte romain, le théâtre de rue, les bravades, les défis, les empoignades, l’obsession de la nourriture – ce grand moment où la bande affamée – délire dans un coin de cuisine autour de spaghettis en train de cuire. C’est trivial, brutal – la violence faite aux femmes n’est pas éludée. Mais Pasolini dépasse le néoréalisme par le biais du mythe. Les travellings à travers les terrains vagues herbeux sèment des graines de fatalité. Et la musique atteint au divin : cette Passion selon saint Matthieu de Bach, qui surgit par vague, nous fait chavirer. Télérama