Salò

ou les 120 journées de Sodome

De Pier Paolo Pasolini
Paolo Bonacelli, Giorgio Cataldi, Umberto P. Quintavalle
Iralie, France - 1975
1h57
drame, historique, inclassable
VOST
diffusion : 2022
P

République fasciste de Salò, septembre 1943. Dans un grand château italien, les détenteurs du pouvoir s’acharnent sur un groupe de jeunes gens soumis à une série de sévices de plus en plus humiliants… Cette libre adaptation transposée au XXe siècle de l’œuvre du marquis de Sade Les Cent Vingt Journées de Sodome couvre divers thèmes tels que la corruption politique, l’autoritarisme, le nihilisme et la moralité.

*VERSION RESTAURÉE*

La séance du lundi 6 juin à 21h sera précédée d'un pot convivial.
TARIF SÉANCE DU 06/06 À 21H : 5,5 € / 4 €

Critiques

  • Salò montre explicitement le pouvoir dans toute sa monstruosité, dans toute son ignominie, faisant de la déshumanisation de l’Être une fin en soi. Le film, insoutenable, use du grand-guignol et du grotesque, non pas pour relativiser le tragique, mais bien pour le renforcer. Il constitue, à ce titre, l’incarnation ultime de l’horreur au cinéma : il montre ce qui, ailleurs, n’a pas de légitimité à être montré, transgresse et subvertit les représentations conventionnelles et institutionnelles que le pouvoir tend à nous imposer, et révèle un monde, absolument ignoble, qui assoie sa domination sur les corps et les esprits en leur tendant un rideau de fumée. Salò baisse ce rideau et nous montre l’envers du décor, où les corps des prisonniers sont réduits à l’état de choses, soumis aux caprices et aux pulsions des fascistes. Salò, c’est l’Enfer, et, à ce titre, il constitue une oeuvre indispensable, à voir au moins une fois dans sa vie. Enfin pouvons nous parler de film nécessaire. www.lebleudumiroir.fr

  • Il serait vain de trancher dans la querelle qui consiste à déterminer si ce film est un « authentique chef d’œuvre » selon l’expression consacrée. Chacun s’accordera à lui reconnaître la qualité énervante, voire enivrante, de la provocation : on sera choqué, dégoûté, des images et des implications de cette œuvre. Mais on aura beau jeu de déceler dans les multiples articles et analyses parus depuis 1976 les arguments qui nous convaincraient de la « réussite » ou de l’ « échec » du cinéaste. Si nous abusons des guillemets, c’est pour avancer notre premier argument : Salò échappe au jugement de goût par la transcendance méta-cinématographique qu’il incarne. Son propos et ses conséquences dépassent le cadre de l’écran, pour nous plonger en nous-mêmes jusque dans ces tréfonds atroces où nos névroses et nos désirs secrets se tapissent, comme cette peste que Freud pensait avoir apportée en ce monde lorsqu’il théorisa l’inconscient. www.critikat.com

  • Le dernier film de Pasolini, qui est aussi le plus terrible. Cette implacable évocation de la violence humaine provoqua un immense scandale à sa sortie. […] La critique internationale en veut beaucoup au film et, bien souvent, à Pasolini lui-même. Personne ne sait comment prendre Salò. Par quel côté l’envisager en effet ? […] Comment écouter et regarder jusqu’au bout Salò sans avoir le cœur au bord des lèvres ? Sans être transpercé par ce film en flèche ? Au fond, c’est bien d’amour dont nous parle l’ange Pasolini, appelant toutes nos fibres émotionnelles, convoquant à nouveau notre cœur souvent trop occulté, réveillant notre conscience endormie, déliant nos langues par amour de la parole libérée et du cri de révolte, vital. Pasolini avait, lui, un cœur bien accroché à ses nerfs et à ses veines : un cœur de poète, ouvert, entier, intègre, foncièrement courageux, avec plus de sang bouillonnant que les autres mortels peut-être. Une chose est sûre : Pasolini avait du cran. Et vous ? www.avoir-alire.com