Possession
Rentrant d'un long voyage, Marc retrouve à Berlin sa femme Anna et son fils, Bob. Mais rapidement, il se rend compte que le comportement de sa femme a changé. Prise de violentes crises, elle quitte le domicile. L'amie du couple, Annie, révèle à Marc le nom de l'amant d'Anna, Heinrich. Lorsqu'elle disparaît, Marc engage un détective qui découvre bientôt qu'Anna s'est réfugiée dans une étrange demeure où semble se cacher une créature surgie des ténèbres...
La projection du lundi 4 octobre à 21h sera précédée d'un pot convivial et d'une présentation par un membre du conseil de programmation du Dietrich.
TARIFS SÉANCE DU 04/10 : 5,5 € / 4 €
Critiques
Le film d’Andrzej Zulawski est assurément un film culte, adulé ou décrié, il porte l’étiquette un peu passée de cette catégorie-là. Le cinéaste polonais y filme l’implosion d’un couple comme la fin d’un monde, comme un chaos permanent où se mêlent des histoires de double et de monstres, plantées dans une Europe, elle aussi, ravagée. Possession est un film purgatoire, à la fois blasphématoire et divin, dans lequel les passions s’expient dans les cris et le fracas des corps, aspergés de boue et de sang. C’est une ronde macabre de pureté et de saleté, de grâce et de monstruosité, d’amour et de violence.lesinrocks.com
Allégorie spirituelle, politique et sexuelle sur le thème du double, Possession est une œuvre unique en son genre, hystérique et traumatisante. Tourné à Berlin, symbole de la frontière entre les mondes capitaliste et communiste, le film est porté par les prestations hallucinées d'Isabelle Adjani (L’Été meurtrier) et de Sam Neill (L'Antre de la folie). […] Le film d'Andrzej Żuławski (L'important c'est d'aimer) reste à ce jour un chef-d’œuvre baroque et flamboyant, où l'on retrouve les thèmes chers au réalisateur… et ses obsessions. lechatquifume.com
Comment imprimer la folie sur pellicule – pas la folie douce, mais la folie furieuse ? […] Pour y parvenir, l’auteur polonais s’est peu encombré d’éthique : sur le plateau, il encourage l’hystérie collective et pousse ses acteurs à la rupture. Isabelle Adjani ne s’en remettra pas, affirmant des années plus tard qu’aucune récompense – le Prix d’interprétation à Cannes, le César de la meilleure actrice – ne justifiait ce calvaire. […] En résulte cette œuvre grotesque et malfaisante, dans laquelle la folie dévore tout – la femme qui part (Adjani), le mari jaloux (Sam Neil), l’amant gourou (Heinz Bennent), les rues grises longeant le mur de Berlin, et peut-être Dieu lui-même, revenu sous la forme d’une créature innommable, comme échappée d’un tableau de Francis Bacon ou d’un roman de H. P. Lovecraft (mais bricolée à la hâte par Carlo Rambaldi, futur concepteur d’E. T.). troiscouleurs.fr