Puisque nous sommes nés
Dans une station service du Nordeste du Brésil, deux adolescents, Nego et Cocada, cherchent à travailler par tous les moyens. Entre espoirs et désillusions, ils s’attachent à trouver un sens à leur vie. Très proches des personnes qu’ils filment, mais tout en pudeur, Jean-Pierre Duret et Andrea Santana nous donnent à voir un réel avec une lucidité qui élimine tout apitoiement ou misérabilisme. C’est en se confrontant aux situations et interrogations complexes de leurs personnages qu’ils arrivent à s’approcher d’une pauvreté qu’aucune bien-pensance ne permet jamais de vraiment comprendre et surtout penser. Nego et Cocada nous regardent alors autant que les cinéastes mettent d’attention à construire le film d’un monde au bord de la route.
Dans le cadre du 10e festival Filmer le Travail.
En présence de Andrea Santana (sous réserve) et Jean-Pierre Duret, co-réalisateurs.
TARIF UNIQUE : 5,5 € (SAUF ADHÉRENTS DIETRICH ET JOKER)
Critiques
Le début du film est représentatif de la (rude) beauté du film : une ribambelle d’enfants s’amusent, insouciants, sur un talus à deux mètres d’une autoroute sillonnée sans trêve par des camions… Une métaphore de cet équilibre précaire entre horreur sociale et innocence qui fait le prix de ce documentaire rare et envoûtant, manière d’Olvidados contemporain. www.lesinrocks.com
Ils n’ont que 13 et 14 ans et pourtant leur réflexion sur le monde est d’une maturité édifiante. (…) Sans commentaires ni interview, Jean Pierre Duret et Andrea Santana, réalisent ici un documentaire remarquablement humain. La discrétion de leur caméra et leur investissement ont permis de rentrer dans l’intimité de ces deux garçons, bouleversant ainsi tous les clichés que peuvent véhiculer nombre de reportages rapportant la misère de façon plus globale. Comme si le pauvre, une fois catalogué comme tel, correspondait plus à une image qu’à un être humain. www.abusdecine.com