The tribe
Sergey, sourd et muet, entre dans un internat spécialisé et doit subir les rites de la bande qui règne, entre trafics et prostitution, dans l’école. Il parvient à en gravir les échelons et tombe amoureux de la jeune Anna, qui vend son corps pour survivre et quitter l’Ukraine. Il va apprendre à briser les lois de cette hiérarchie sans pitié.
PREMIER FILM
Critiques
Ce premier film a la particularité d'être sans dialogues, puisqu'il déroule son récit – parfois violent et/ou déshabillé – dans un pensionnat pour sourds-muets. Aucun personnage ne parle, et leur langue des signes n'est jamais sous-titrée, plongeant d'abord le spectateur dans un certain embarras – il faut littéralement deviner l'intrigue en train de se nouer – avant que la puissance des images, comme aux premiers temps du cinéma, n'emporte le morceau. www.telerama.fr
Tous les personnages de The Tribe sont malentendants et s’expriment en langue des signes ; or le réalisateur prend le parti de ne strictement rien sous-titrer. Pour comprendre l’histoire, nous voilà à notre tour dans la peau des sourds-muets, obligés de donner une attention sans précédent aux visages des acteurs et à leur langage corporel. Le résultat est complètement immersif, dépourvu non pas de dialogues mais de paroles. Coupons court au suspens : le pari est tellement réussi que le récit, s’il dégage un précieux mystère, se révèle parfaitement simple à suivre. (…) Le résultat est un étrange et fascinant ballet, fait de halètement, de coups qui prennent tout leur poids, et de gestes à la fois secs et presque ralentis. www.filmdeculte.com
Devant ce récit d’apprentissage extrêmement brutal, on pense à Dickens. The tribe est un conte terrible qui nous projette dans un monde dominé par le corps. Le fait que tous les acteurs soient sourds et muets n’est pas un gimmick mais plutôt un moyen par lequel le réalisateur réussit à traduire de manière extrêmement originale et puissante la violence du film noir. (…) On est happé par cette nouvelle manière de mettre en scène le corps, non plus comme une entité vide remplie par la voix, mais bien comme une somme de sons. Claquement de main, frôlement des doigts, bruissement des jambes, le film exacerbe la sensualité. (…) On ressort de ce film épuisant avec un étrange sentiment de plénitude esthétique. Stupéfiant, ce premier film ukrainien réussit le tour de force d’être à la fois sophistiqué et primitif. www.cinemateaser.com