Teddy
Dans les Pyrénées, un loup attise la colère des villageois. Teddy, 19 ans, sans diplôme, vit avec son oncle adoptif et travaille dans un salon de massage. Sa petite amie Rebecca passe bientôt son bac, promise à un avenir radieux. Pour eux, c’est un été ordinaire qui s’annonce. Mais un soir de pleine lune, Teddy est griffé par une bête inconnue…
**COUP DE COEUR**
Critiques
Teddy prouve, s’il le fallait encore, toute l’inventivité et la vitalité du cinéma de genre français. À la frontière entre l’absurde et le grotesque, pas très loin de l’étrangeté d’un Bruno Dumont, Teddy dresse le portrait d’une France enclavée par la forêt. Zoran et Ludovic Boukherma construisent un microcosme désillusionné, et dépeignent avec un humour décalé l’expérience de la ruralité si souvent méprisée, avec son loto du coin, ses banlieues pavillonnaires identiques et les posters de poneys dans les chambres d’ado. Jamais moqueur, le film tient toujours la ligne entre malaise et tendresse, et fabrique toute une galerie de personnages hauts en couleur. lebleudumiroir.fr
Avec Teddy, les frères Ludovic et Zoran Boukherma livrent un deuxième long métrage prometteur qui oscille avec fluidité entre réappropriation d’un mythe horrifique et critique sociale. Les cinéastes nourrissent leur univers rural, dessiné sous des traits un peu cartoonesques au travers de bringuebalantes cérémonies administratives, de fêtes entre amis, de groupes de chasseurs armés jusqu’aux dents ou de grandes forêts avoisinantes, par l’apparition parcimonieuse du fantastique. […] L’influence consciente ou involontaire de réalisateurs comme Bruno Dumont se fait sentir, comme lors de leur premier film. Mais les frères Boukherma s’en extirpent rapidement, par cette touche de modernité fortuite, cet amour du genre à la française et par leur regard iconique et organique sur la jeunesse (le sexe). Et dans cet entre-deux, Anthony Bajon, incarnant Teddy, trouve magnifiquement sa place et dévoile une nouvelle fois tout son talent. lemagducine.fr
“Ce qui nous intéressait, c’était le parallèle entre l’animal, le loup, qui peut être perçu comme la bête noire dans les villages, et le personnage de Teddy, qui est exclu, pas aimé là où il habite”, décrit Zoran Boukherma. Dans la continuité de leur premier long-métrage “Willy 1er”, “Teddy” évoque la marginalisation de certains individus du fait de l’exclusion. “La figure du loup-garou s’y prêtait bien. C’est un personnage dont la colère grandit à mesure que son sentiment d’exclusion devient de plus en plus total”, poursuivent les réalisateurs. […] Teddy nous fait rire, Teddy nous hérisse les poils, Teddy nous fait peur et au final, Teddy rôde toujours dans notre esprit. huffingtonpost.fr