Les gens du Monde
Plongée au coeur du travail des journalistes du service politique du Monde, lors de la campagne électorale de 2012. Le portrait d’un métier en profonde mutation dans un des titres les plus prestigieux de la presse mondiale, qui s’apprête à fêter ses 70 ans.
En partenariat avec Filmer le travail. Projection suivie d’une rencontre avec le réalisateur. TARIF PLEIN : 5 € / TOUS TARIFS RÉDUITS : 3 €
Critiques
L’œil brillant d’excitation et le cheveu ébouriffé, le journaliste politique s’agite, bâille, braille, tape comme un sourd sur son clavier, se ronge les ongles, téléphone. Ça, il téléphone beaucoup, souvent, ou bien il tweete. De beaux spécimens de cette espèce ont été suivis plusieurs mois pendant la campagne présidentielle de 2012 dans leur habitat naturel (…) par la caméra d’Yves Jeuland. (…) Le film déroule, l’air de pas y toucher, la liste des préoccupations du métier aujourd’hui : mutation numérique, temps réel, rapport aux réseaux sociaux, à l’audience, proximité avec les personnalités politiques… Et parvient à capter des moments de sincérité, comme Thomas Wieder confiant son désarroi devant les manœuvres de communication du monde politique. Mené sans aucun entretien, juste sur l’ambiance et les échanges, Les gens du Monde saisit au bond l’excitation, l’agacement, la lassitude, la complicité. Il parvient à donner chair au processus d’enquête et de rédaction de l’article en filmant des binômes au travail. Sans trop l’égratigner, le film ne cache pas non plus le cynisme de la profession. Au cas où, il faut vite réactualiser la nécrologie (déjà prête) de Michel Rocard qui vient de faire un AVC : pour un journal qui boucle à 10h30, « le pire, c’est le mort de 10 heures ». next.liberation.fr