Les bas fonds
Dans les bas-fonds d’Edo, à l’écart du reste de la ville, se tient une auberge miteuse tenue par l’avare Rokubei et sa femme. Dans cette véritable cour des miracles vivent entre autres un acteur raté, un ancien samouraï, une prostituée et un voleur. Un jour, un mystérieux pèlerin débarque dans ce lieu de misère. À son contact, les habitants de l’auberge se mettent à rêver et à croire en de jours meilleurs…
Dans le cadre de la rétrospective Kurosawa au TAP Castille et au Dietrich.
La séance du dimanche 15 mai à 18h15 sera suivie d’une discussion sur le travail de Kurosawa autour de l’adaptation littéraire.
TARIFS DIETRICH : 5 € / 4 € / 3 € (Bourse spectacles et étudiants Art du spectacle)
Critiques
Très peu de temps après avoir transposé le Macbeth de Shakespeare dans Le Château de l’araignée, Kurosawa se lance de nouveau dans l’adaptation d’une pièce de théâtre, cette fois-ci Les Bas-fonds de Gorki, écrite en 1902. À noter que Renoir adapta lui aussi la pièce de Gorki dans un film également intitulé Les Bas-fonds (1936). Mais autant Renoir s’attacha à développer un point de vue social à travers l’opposition entre les tenanciers du taudis et ses occupants, autant Kurosawa, lui, comprend la pièce originale comme une « complainte sur la condition humaine ». Il met dans son œuvre une bonne dose d’humanité, alors que Renoir y a mis une bonne dose de protestation sociale. (…) Le ton tragi-comique permet au cinéaste de trouver un équilibre qui trouve sa pleine expression lors des séquences où les personnages racontent leurs rêves. « Pour fuir la misère et le manque de liberté, les gens du peuple essayaient de se consoler en s’accordant de petites évasions mentales. Dans ce film j’ai tenté de recréer cette atmosphère » (A. Kurosawa in Akira Kurosawa, d’Aldo Tassone). www.iletaitunefoislecinema.com
On pourrait être gêné par cette noirceur absolue et ce déterminisme ici à l’œuvre. Heureusement, Kurosawa ne se complaît pas dans l'horreur et l'on sent toujours son regard plein d'humanité et de compassion pour ces laissés-pour-compte. Surtout, il met en avant l'humour de la pièce de Gorki, ménageant quelques passages à la limite du burlesque. Il ne s'agit bien sûr en aucun cas de rire des personnages, mais bien de rire avec eux afin de montrer cette force qui malgré tout survit et leur permet de prendre du recul sur leur terrible condition.(...) Le film s'avère, avec Le Château d'araignée qui le précède tout juste, une avancée de Kurosawa vers l'artificialité, l'expérimentation, une veine qu'il ne cessera par la suite d'approfondir, notamment avec Dodeskaden, quasi-relecture de ces Bas-fonds mais sur un mode plus désespéré encore... www.dvdclassik.com