Kaïro
Après le suicide d’un jeune informaticien, ses collègues cherchent à en savoir plus. La victime a laissé un mystérieux message contenu dans une simple disquette. De toute évidence, celle-ci recèle un virus qui contamine ses utilisateurs et a de graves répercussions sur leur comportement. À Tokyo, l'inquiétude grandit au fur et à mesure que le virus se propage à travers les réseaux informatiques. Des petits groupes de jeunes gens tentent de résister, tandis que les disparitions se multiplient.
En 35 mm !
Critiques
Film complètement métaphorique et qu’on ne peut pas trouver très simple d’accès pour qui s’arrêterait au premier degré, Kaïro est à la fois un film de fantômes efficace (superbe mise en scène des apparitions, toujours très inquiétantes, souvent carrément effrayantes) mais surtout une critique sociale très dérangeante car pour le réalisateur, il n’y a aucun espoir pour la société japonaise. Un film sublime d’une noirceur et d’un pessimisme absolus. www.filmosphere.com
Kaïro peint une société japonaise de l’ultra moderne solitude, celle des otakus enfermés chez eux, celle où la communication passe avant tout par internet. Le spectre est une métaphore de cet isolement qui menace les personnages. (…) Dans un monde en pleine mutation, du Japon rural hanté au Japon perdu dans ses friches industrielles, au Japon high-tech et virtuel, l’identité de la jeunesse est troublée, privée de repères. (…) La ville, dévorée par une technologie qui a pris le contrôle, et sa jeunesse, au bord de l’autisme, sont malades. Kaïro témoigne d’une angoisse urbaine bien réelle à travers le fantastique. Le fantôme est ici une figure classique de la crainte, réminiscence enfouie ou danger imminent. Mais Kaïro, comme tout un pan de l’horreur de l’après Hiroshima, se souvient du désastre atomique, et l’imprime sur sa pellicule. (…) Dans son analyse passionnante et précise d’un Japon d’aujourd’hui, Kurosawa établit les racines de peurs devenues archétypales, culturelles et historiques. archive.filmdeculte.com