Juvenile Court
1972. Le Juge Turner préside les audiences du tribunal pour mineurs de Memphis. À la barre, enfants, adolescents et parents se succèdent pour des affaires de drogue, de vols à main armée, de fugue ou de maltraitance. Entre souci de protéger la communauté, volonté de punir et projet de réhabiliter, le système judiciaire américain cherche un avenir pour ses enfants.
La projection du lundi 4 novembre à 20h se fera en présence de Charlotte Garson, rédactrice en chef adjointe aux Cahiers du cinéma en partenariat avec le Festival Filmer Le Travail.
Critiques
Juvenile Court restitue la réalité complexe et pénétrante propre au travail de Wiseman qui, comme toujours, n’utilise aucun commentaire ni voix-off pour « raconter » l’histoire. Son art est celui du montage (38100 mètres de pellicules ont été filmés sur une période de tournage d’un mois, pour 1585 mètres retenus dans le montage final). Ce qui émerge alors est moins une condamnation de la cour qu’un sentiment d’aveuglement — l’illusion qui permet à la fois aux fonctionnaires et aux usagers d’échapper au désespoir en confiant à des institutions le soin de réparer des vies brisées. Météore Films
En montrant par le menu la routine du tribunal pour mineurs de Memphis, Wiseman montre plus que le fonctionnement quotidien, rituel et réglé d’une cours de justice. Juvenile Court est une ouverture privilégiée sur une image privée de l’Amérique et les aspects noirs d’une société où l’idéal démocratique de justice est constamment confronté à la violence irréductible des faits et à l’inégalité sociale. - Le Lieu Documentaire