Je ne te voyais pas
Dans un contexte sécuritaire orienté sur la peur du risque, deux dispositifs de rencontres entre victimes et agresseurs au sein de différentes prisons proposent une forme complémentaire de justice basée sur la réparation du lien et du tissu social. Plus focalisée sur l’acte commis que sur les besoins des parties, la justice pénale montre certaines limites. Je ne te voyais pas explore le difficile rapprochement entre victimes cherchant à se reconstruire et auteurs enclins à se responsabiliser. La justice restaurative les encourage à gérer eux-mêmes leurs conflits, les aide à se libérer de leur statut. Un film intimiste et émotionnel où les barrières entre réalité et fiction s’estompent.
Séance organisée à l’occasion de la Semaine internationale de la justice restaurative par le SPIP de la Vienne et le Service d’aide aux victimes du PRISM. La projection sera suivie d’un temps d’échange avec les professionnels du SPIP, du PRISM et de l’Institut Français pour la Justice Restaurative.
ENTRÉE LIBRE.
Critiques
Juriste de formation, François Kohler est allé à la rencontre des agresseurs et des victimes pour comprendre ce qui se joue de part et d'autre. Il évoque par exemple le cas de ce jeune homme qui, il y a 22 ans, a été attaqué dans le bureau postal dont il était responsable. Menacé d'une arme, ainsi que sa femme et sa fille, il a été contraint d'ouvrir le coffre. Bien plus tard, "celui qui ne souriait plus comme avant" a pu parler à un des auteurs du hold-up. En prenant conscience du poids de son acte, le braqueur a permis à l'ex-employé postal de sortir de son statut de victime, de reprendre du pouvoir sur son agresseur : d'avoir "le dernier mot" pour tourner la page. www.rts.ch