De humani corporis fabrica
Il y a cinq siècles, l’anatomiste André Vésale ouvrait pour la première fois le corps au regard de la science. De humani corporis fabrica ouvre aujourd’hui le corps au cinéma. On y découvre que la chair humaine est un paysage inouï qui n'existe que grâce aux regards et aux attentions des autres. Les hôpitaux, lieux de soin et de souffrance, sont des laboratoires qui relient tous les corps du monde...
Critiques
Enseignants-chercheurs à Harvard, le couple de cinéastes-anthropologues composé de Lucien Castaing-Taylor et Verena Paravel nous avait déjà enthousiasmés en 2012 avec Leviathan, immersion hallucinée à bord d’un chalutier hauturier gavé de poissons et de goélands affamés. Reprenant le titre de l’ouvrage fondateur de l’anatomie moderne du savant de la Renaissance André Vésale, De humani corporis fabrica a été entièrement tourné au bloc opératoire et donne à voir l’invisible, à savoir l’intérieur du corps humain, [...].Mais le film explore aussi, par ricochet, les méandres d’un autre patient en souffrance, le corps hospitalier...Ce voyage d’une beauté terrifiante, aux confins de l’abstraction, met au jour une terra incognita où les cellules cancéreuses observées au microscope deviennent des tableaux de Pollock. Et le gore de se muer en poésie. - Télérama