C'EST EUX LES CHIENS

De Hicham Lasri
Hassan Badida, Yahya El Fouandi, Imad Fijjaj
Maroc - 2013
1h25
comédie, drame
VOST
diffusion : 2014
E
P

Majhoul vient de passer 30 ans dans les geôles marocaines pour avoir manifesté en 1981 durant les « émeutes du pain ». Il retrouve la liberté en plein Printemps arabe. Une équipe de télévision en quête de sensationnel décide de le suivre dans la recherche de son passé. Ulysse moderne, Majhoul les entraîne dans une folle traversée de Casablanca, au coeur d'une société marocaine en ébullition. Ou comment un perdant magnifique se fraie un chemin pour regagner sa place dans une société arabe moderne tiraillée entre un conservatisme puissant et une soif de liberté.

Film précédé du court-métrage Siranouch dans le cadre des "Actualités cinématographiques".

Critiques

  • C’est eux les chiens est l’occasion pour le public français de découvrir le nouvel enfant terrible du cinéma marocain. Son premier long métrage, The End, commercialisé en 2012, n’est en effet jamais sorti sur nos écrans, malgré plusieurs critiques élogieuses. Ce qui n’a pas empêché Hicham Lasri de poursuivre joyeusement son œuvre de destruction massive. Ses films dénoncent sans concession les travers de son pays. Chacun en prend pour son grade, surtout les responsables politiques. Servi par une mise en scène fiévreuse et des acteurs au diapason, C’est eux les chiens déborde d’une énergie contagieuse. On en redemande ! www.mondomix.com

  • Nous voilà collés aux basques de ce héros brisé et de la fine équipe, embarqués dans une épopée chaotique à travers Casablanca, dont on ne veut pas perdre une minute. Car il y a là tout un monde qui se presse dans le cadre, une énergie dans la réalisation et un humour qui ne baisse jamais les armes. Comédie au fond tragique, " buddy-movie " à la sauce Cassavetes, C’est eux les chiens mitraille de l’image et des idées – sur la société marocaine, sur nos mondes déséquilibrés (avant d’être jeté en prison, le héros était parti chercher des petites roues pour le vélo de son fils…), sur ce qu’on hurle et ce qu’on tait. On en sort… révolutionnés. cinema.nouvelobs.com

  • Voilà l'équipe de télévision lancée sur les traces de cet homme sans identité mais qui décline son matricule (404) comme une litanie. Il s'agace qu'on retarde son retour à la maison, auprès de sa femme et de ses enfants. La roue du vélo est destinée à son fils dont on s'imagine qu'en trente ans, il a bien grandi ! Là réside la force du film qui, sans manquer d'empathie, ni de gravité, s'autorise des incursions dans la comédie. On s'amuse beaucoup des décalages entre passé et présent. L'humour dont déborde ce témoignage bouillonnant sur le « printemps arabe » n'en édulcore pas sa portée politique et sociale. Au contraire. Le réalisateur stigmatise la télévision et son impact sur ses concitoyens. Objet de fascination, car synonyme d'élévation sociale, le médium est aussi celui par lequel « 404 » rattrape le temps. www.lemonde.fr