Barbara

De Christian Petzold
Nina Hoss, Ronald Zehrfeld, Rainer Bock
Ours d'Argent du Meilleur réalisateur (Berlin 2012)
Allemagne - 2012
1h45
drame
VOST
diffusion : 2015
E
P

Été 1980. Barbara est chirurgien-pédiatre dans un hôpital de Berlin-Est. Soupçonnée de vouloir passer à l’Ouest, elle est mutée par les autorités dans une clinique de province, au milieu de nulle part. Tandis que son amant Jörg, qui vit à l’Ouest, prépare son évasion, Barbara est troublée par l’attention que lui porte André, le médecin-chef de l’hôpital. La confiance professionnelle qu’il lui accorde, ses attentions, son sourire... Est-il amoureux d’elle ? Est-il chargé de l’espionner ?

ENTRÉE LIBRE.

Critiques

  • Le thème de la séparation entre Allemagne de l’Est et de l’Ouest, qui fait régulièrement les beaux jours du cinéma allemand à l’étranger (La Vie des autres, Good Bye Lenin !), est ici abordé avec une délicatesse et une pudeur peu communes. (…) Petzold questionne plutôt la dimension paranoïaque de son récit, dévoilant toute la perversité du régime de traque imposé à l’héroïne : n’est-ce pas s’avouer vaincu par le système si l’on considère la bonté des autres comme une potentielle menace ? Et d’y répondre avec une intelligence retorse tout au long du film, par un attachement à la valeur du travail, cette valeur que le régime a tenté d’imposer comme étendard de la splendeur communiste à tout un peuple. Ce n’est donc pas la moindre des choses que de mettre en scène le quotidien laborieux d’un médecin et de son infirmière, car ils sont les seuls à même de panser les plaies, de soigner ce cancer qui ronge toute une société. www.critikat.com

  • Barbara est le film d’un metteur en scène, un vrai, d’un agenceur de plans, d’un fin directeur d’acteurs, bref d’un cinéaste capable de donner de la tension à la moindre image. (…) La qualité du film de Petzold repose sur l’équilibre créé entre les deux forces qui le traversent, l’amour et le politique (la vie dans une dictature), dont la commune problématique repose donc sur la confiance. Le cinéaste apporte à son sujet une intelligence qui tranche avec la masse des films consacrés à l’Allemagne de l’Est, dont la commune mesure est le manichéisme et la moquerie facile (Goodbye Lenin !, La Vie des autres). (…) La réponse que ce beau personnage de femme donnera aux mille questions qui l’écartèlent sera magnifique, courageuse, ouverte, poignante. Et surtout habilement amenée par une succession de scènes à l’agencement réglé comme du papier à musique, au premier abord mystérieuses (…), et qui pourtant rendent peu à peu compréhensibles les hésitations de Barbara, sa compréhension d’un monde toujours plus compliqué que ne le disent les idéologues de tous bords. www.lesinrocks.com