Même si tu vas sur la lune
Sara, Hasan, Ghaith et Khairy ont une vingtaine d’années et sont étudiants à Paris. Arrivés de Syrie, il y a six ans, ils ont le statut de réfugiés. Dans la maison de campagne de leur ami et professeur à l’Université Paris 1, Emmanuel, ils se souviennent de leur vie d’avant, du voyage et des débuts de leur nouvelle vie en France. Sont-ils toujours ceux qu’ils étaient en Syrie ou se sont-ils réinventés avec l’exil ?
Projection unique proposée par le centre FLE de l'Université de Poitiers (membre du MEnS réseau des établissements engagés pour l'accueil des étudiants en exil), suivie d'une discussion. Tourné sur 6 ans, le film retrace le parcours de 4 étudiants syriens du DU Passerelle de Paris 1 Panthéon Sorbonne (Diplôme universitaire d'études du français langue étrangère pour les étudiants exilés permettant de poursuivre un cursus universitaire en France). Au travers des discussions entre les étudiants, le film aborde les questions de l'exil, l'identité, le rapport aux proches et représente bien les bouleversements intimes et singuliers de l'entre deux pays - deux cultures.Ce film est une occasion rare, presque unique pour le grand public de prendre contact avec la réalité de ce que vivent les étudiants exilés. C'est aussi une opportunité de montrer le travail accompli dans tous les DU Passerelle (dont celui de l'Université de Poitiers) et de sensibiliser l'ensemble des acteurs qui les accompagnent.
Critiques
Comme d’autres documentaires avant lui, Même si tu vas sur la lune construit ainsi un espace de parole délicat, agencé le plus souvent autour de tables bien garnies. Un cadre délimité, apaisé, où l’appétit devient le seul passeport nécessaire à la compréhension et à la reconstruction. Sans jamais en minimiser la blessure éternelle, l’exil y est filmé comme une parenthèse, évoquant tout aussi bien une plaie béante d’où suintent doutes, peurs et tristesses impossibles à cautériser, qu’une faille à travers laquelle le pollen des printemps de paix qui se succèdent peut pénétrer, pour faire refleurir les corps de ces rescapés et accélérer leur mutation intime : de plus en plus français, de moins en moins syriens, selon leurs propres mots. - Bande à part
Un documentaire résolument optimiste qui casse une bonne fois pour toutes, les stéréotypes affreux qui circulent sur l’immigration en France et en Europe. Sans doute un film d’intérêt général pour tous ceux qui douteraient encore de l’apport inestimable des jeunesses migrantes pour notre nation. - A voir à lire