Les pires
Un tournage va avoir lieu cité Picasso, à Boulogne-Sur-Mer, dans le nord de la France. Lors du casting, quatre ados, Lily, Ryan, Maylis et Jessy sont choisis pour jouer dans le film. Dans le quartier, tout le monde s’étonne : pourquoi n’avoir pris que « les pires » ?
*PREMIER LONG-MÉTRAGE*
*COUP DE COEUR*
Le mardi 20 décembre à 20h30, séance « Ciné-club ». Le concept ? Parler du film que l’on vient de voir, entre spectateurs et spectatrices. Pas besoin d’être une encyclopédie du cinéma : tous les avis sont légitimes ! Pot offert après la séance.
TARIFS SÉANCE DU 20/12 : 5,50 € – 4 € (TARIFS RÉDUITS)
Critiques
Les Pires joue des miroirs distordants, refusant de glamouriser la misère sociale autour de ces gamins abandonnés que la société exclue et brutalise, dans le silence et l’oubli, mais aussi par ces insultes plus violentes que les coups. Slutshaming, discrimination, dénigrement… L’insulte fuse presque aussi facilement que les coups, pour laisser des traces indélébiles sur une réputation, qu’il faut assumer au quotidien. Pour leur premier film, Lise Akoka et Romane Gueret signent une poignante chronique de l’enfance, solaire et bouleversante, qui nous cueille définitivement sur la fin lors d’une séquence cathartique, révélant au passage deux jeunes comédiens bluffants irradiant le film de leur présence, Mallory Wanecque et Timéo Mahaut – que l’on espère revoir très vite à l’écran. www.lebleudumiroir.fr
Après avoir été bien éprouvé par la crise sanitaire, l’heure est à l’introspection pour le cinéma, qui semble se questionner lui-même en cette nouvelle édition cannoise. Dans la continuité de Coupez ! de Michel Hazanavicius, comédie méta et cathartique sur le tournage d’un film de zombies présentée en ouverture, c’est au tour des jeunes cinéastes Lise Akoka et Romane Gueret de s’interroger sur le sens de la création d’un film, ses conséquences sur la vie intime de celles et ceux qui le fabriquent. […] Nuancée, bouleversante par moments, cette étude maline des rouages du cinéma est une excellente surprise. www.troiscouleurs.fr
Au cœur de la cité Picasso de Boulogne-sur-Mer, les résidents ne voient pas d'un très bon œil cette incursion du 7e Art dans leur quotidien, effrayés des énièmes clichés sur la banlieue et la mauvaise image que pourrait renvoyer le métrage, quand bien même existe la bienveillance avérée de l'équipe. Car entre la crainte de certains et le rejet d'autres (« ce n'est pas parce qu'ils existent qu'il faut les montrer »), Les Pires va s'amuser à tendre un miroir à ceux qui refusent d'affronter la vérité, cette misère sociale qu'on essaye de dissimuler sous le tapis, ces gosses abandonnés à eux-mêmes ou baladés de foyers en foyers. Mais la brutalité de ce monde n'est pas uniquement celle de la société, c'est aussi celle des mômes entre eux, où les insultes ont remplacé les politesses, où une robe suffit à transformer une ado en « salope », où l'humour se limite à dénigrer autrui. Si le constat est noir, le portrait dressé est lui solaire, porté par l'énergie d'une troupe d'acteurs dont la nervosité sied à merveille leur personnages. En résulte une chronique humaniste étonnamment joyeuse qui a su émouvoir le public du Certain Regard à Cannes. www.abusdecine.com