Sátántangó - Partie 2
Dans un village perdu au coeur de la plaine hongroise, les habitants luttent quotidiennement contre le vent et l’incessante pluie d’automne. Dans la ferme collective démantelée et livrée à l’abandon, les complots vont bon train lorsqu’une rumeur annonce le retour de deux hommes passés pour morts. Bouleversés par cette nouvelle, certains habitants y voient l’arrivée d’un messie, d’autres celle de Satan…
VERSION RESTAURÉE.
Thanassis Vassiliou, Maître de Conférence à l'université de Poitiers et spécialiste de l'histoire du cinéma d'Europe de l'est présentera le film et le travail de Béla Tarr et interviendra après chacune des partie pour répondre aux questions.
11h00 : projection de la 1re partie
13h20 : buffet offert
14h30 : projection de la 2e partie
17h00 : projection de la 3e partie
Critiques
Sátántangó peut se lire comme une puissante allégorie de l’effondrement du communisme. Les longs plans-séquences attestent du basculement d’un monde, mettant à jour le déclin matériel et spirituel de l’Europe. En révélant le quotidien de cette classe rurale qui évoque souvent l’univers pictural d’un Bruegel, des scènes festives de danse populaire aux plus triviales, Béla Tarr dresse le tableau d’une région désolée où les personnages répètent les mêmes gestes indéfiniment et vivent une existence immuable. Oeuvre totale qui ne laisse personne indifférent, Sátántangó est une expérience cinématographique hors du commun à vivre sur grand écran et à admirer dans une sublime restauration. carlottavod.com
Il est des films dont on ne revient jamais. Sátántangó est de ceux-ci, qui requiert de s’engouffrer dans le cours profond de ses 439 minutes – soit un peu plus de sept heures divisées en trois parties –, pour un voyage sans retour aux confins de la condition humaine. Son auteur, le Hongrois Bela Tarr, […] est un cas à part dans le cadre du cinéma magyar, un poète ténébreux et inconsolé, passé maître dans l’art de modeler le temps par l’usage de prises extensives et incroyablement sophistiquées. […] Fresque monumentale et néanmoins frémissante d’humanité, peu montrée depuis sa présentation à la Berlinale, en 1994 (sa démesure en rend les projections exceptionnelles), Satantango a acquis avec le temps une aura de légende, celle d’un serpent de mer que peu de monde peut se targuer d’avoir vu en entier. Sa sortie, vingt-six ans plus tard, […] a donc valeur d’événement. www.lemonde.fr
Épopée en chapitres sur la chute du communisme en Europe de l’Est grouillant d’historiettes comme cette histoire d’une enfant Tarkovskienne (vous avez dit L’enfance d’Ivan ?) délaissée par son entourage. […] Parmi les nombreuses images marquantes de ce Tango, il y a ces personnages qui marchent côte à côte pour se frayer un chemin dans l’adversité climatique : qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il neige, ils avancent. C’est notre lutte contre la fin d’une époque des lumières. C’est aussi une très haute conception du cinéma […], dans un double mouvement d’expansion et de contraction de l’espace et du temps. Oui, et pour l’apprécier, il suffit humblement de se laisser capturer par son pouvoir sorcier, de succomber à l’hypnose des images, à l’ébouriffante émotion physique, à l’immersion sensorielle, aux regards caméra désespérés, à la somptueuse musique de Mihàli Vig et, dans un état de transe ultime, prendre de la hauteur avec lui : Sátántangó […] est l’un des plus beaux films du monde. www.chaosreign.fr