Les yeux sans visage

De Georges Franju
Pierre Brasseur, Alida Valli, Edith Scob
France - 1959
1h28
drame, horreur
diffusion : 2014
E
P

Le chirurgien Genessier souhaite remodeler le visage de sa fille Christiane, rendue méconnaissable suite à un accident de voiture. Pour cela, il doit effectuer des greffes de peau qu’il prélève sur d’autres jeunes filles.

Dans le cadre de la Fête de la science 2014 (du 26 septembre au 19 octobre). En partenariat avec l’Université de Poitiers et l’Espace Mendès-France.

Le 07/10/14, séance gratuite suivie d’une discussion avec Thierry Hauet, professeur de Biochimie, directeur de l’unité INSERM 1082 (Ischémie reperfusion et transplantation d’organe: mécanismes et innovations thérapeutiques) ainsi que de la plateforme IBiSA (Chirurgie expérimentale et Transplantation).

Critiques

  • À une époque où la Hammer en Angleterre ou Mario Bava en Italie donnaient leurs lettres de noblesse à la série B européenne spécialisée dans ce créneau, les sociétés Champs-Élysées Productions et Lux Film tentèrent le pari de le transposer dans l’hexagone, confiant la réalisation du film à Georges Franju. (…) Les notes de musique de Maurice Jarre et le splendide noir et blanc d’Eugen Schüfftan, loin de vouloir imiter l’atmosphère sombre des classiques de Browning et Whale, suscitent un sentiment d’étrangeté dans un cadre réaliste, qui traversera toute l’œuvre. (…) Car ce qui intéresse Franju est précisément le décalage entre l’univers du réel et l’imaginaire propre au fantastique. Réticent vis-à-vis du genre, le cinéaste lui donne une dimension poétique et surréaliste, plus proche de la démarche de Cocteau (La Belle et la Bête) que des ambiances de Dario Argento. Les yeux sans visage atteint ainsi le sublime dans les déambulations d’Édith Scob, d’une grâce inégalée. www.avoir-alire.com

  • Franju, formidable alchimiste du réel et du fantastique, a façonné au scalpel un pur film d'épouvante, d'une poésie folle. Pas de monstres sanguinolents, mais des objets scintillants, des outils tranchants, des paysages inquiétants. Une réalité ordinaire transfigurée, avec la précieuse collaboration du chef opérateur, Eugène Schufftan. On glisse dans un climat étrange où la netteté des traits, le noir et blanc soyeux et les gestes minutieux des personnages impassibles concourent à créer l'angoisse. Ce qui fait peur, c'est la lenteur, le silence clinique, la sensation tactile du corps. Dans cet univers obsessionnel et macabre, l'amour est atroce, la pureté inhumaine, la folie extrêmement calme. Cauchemar sans cri, presque muet mais très sonore, Les Yeux sans visage opère à vif, en laissant de magnifiques cicatrices. television.telerama.fr

  • Qu’on la juge décevante, géniale, inclassable ou au contraire minée par l’académisme, l’œuvre de Georges Franju met tout le monde d’accord lorsqu’il s’agit d’évoquer Les Yeux sans visage, film sans égal, diamant noir de l’histoire du cinéma français dont le pouvoir de fascination est demeuré intact. www.arte.tv