Un couteau dans le coeur
Paris, été 1979. Anne est productrice de pornos gays au rabais. Lorsque Loïs, sa monteuse et compagne, la quitte, elle tente de la reconquérir en tournant un film plus ambitieux avec son complice de toujours, le flamboyant Archibald. Mais un de leurs acteurs est retrouvé sauvagement assassiné et Anne est entraînée dans une enquête étrange qui va bouleverser sa vie.
Critiques
Un couteau dans le cœur est le nouveau projet de Yann Gonzalez, après Les Rencontres d’après minuit (Semaine de la Critique), bal érotico-baroque servi par un casting des plus étonnants. Vanessa Paradis a accepté de participer au projet, en dépit d’un sujet de film de genre glauque, malgré les difficultés de financement (celui-ci a dû se terminer au Mexique). Notre Vanessa nationale sait s’attacher à ce type de projet indépendant, loin du formatage, qui sort des sentiers battus, et quels sentiers : une plongée dans le milieu du porno gay des années 70, teintée de sang. Et, il s’agit de voir les premières images de son film pour savoir vers quel univers visuel Gonzalez nous emmène : celui du giallo de la grande époque, L’Oiseau au plumage de cristal et Quatre mouches de velours gris, de Dario Argento, et ses effets de lumières chromatiques déraisonnables. www.avoir-alire.com
Une belle réussite, confirmant la plupart des espoirs placés en lui après ses très prometteuses Rencontres d’après minuit. [...] Derrière son lot de références, le film ne manque jamais de caractère et d’originalité, se montrant capable d’être tour à tour drôle et ludique (toutes les répliques de Nicolas Maury, les tournages maisons des productions gays), terrifiant et angoissant (les apparitions du boogeyman creepy, avec ces grandes scènes d’assassinats excessivement sanglants), et même émouvant (les tourments d’Anne et la résolution émotionnelle de son arc sentimental) à travers une trame enthousiasmante et captivante. leschroniquesdecliffhanger.com
Fantastique à la Franju, giallo, porno gay, cinéma lyrique et dialogué musicalement comme chez Paul Vechialli ou Marie-Claude Treilhou [...], une mythologie comme ancestrale autour d’un oiseau étrange, une brutalité fascinée et hypnotique à la Cruising (William Friedkin, 1980), et tant d’autres éléments se joignent, se lovent, sous la caméra amoureuse et avide de sensualité d’un cinéaste toujours plus gourmand au fur et à mesure que le film avance. Cette générosité et cette prolifération de références pourraient rendre le visionnage par moment fatigant et peut-être même un peu poseur. Ce n’est jamais le cas parce que la référence ne prend jamais le pas sur l’émotion. [...] Un film lyrique, un film où tout semble imprégné d’un sentiment amoureux puissant, vorace, désirant. faispasgenre.com