Sans adieu
Dans le Forez, Claudette, 75 ans, et ses voisins paysans comme elle, sentent bien que la société consumériste les ignore tout en grignotant ce qui leur reste de patrimoine et de savoir-faire. Mais tous ne sont pas du genre à se laisser faire.
PREMIER LONG-MÉTRAGE / COUP DE COEUR DIETRICH !
Critiques
Sale et belle histoire que celle de ce documentaire, que l’on aime d’un amour inconditionnel. (...) En un mot, les paysans d’Agou ne ressemblent pas aux modèles qu’on connaît : taiseux, dignes, durs au mal. Tout le contraire. On les découvre ici logorrhéiques, colériques, râleurs, d’autant plus vivants qu’ils savent qu’ils vont mourir. (...) Ces personnages qui tous perdent inéluctablement ce qu’ils ont de plus intime et de plus précieux, qui constatent l’inadéquation de leur labeur avec la société qui les entoure, qui voient autour d’eux le monde se dépeupler et se désolidariser, évidemment nous ressemblent. Ils sont notre destin même, et leur vitalité ne nous émeut que davantage. www.lemonde.fr
Pour Claudette, comme pour tous les autres personnages de Sans adieu, le monde d’aujourd’hui marche sur la tête. La rentabilité à tout crin, l’argent-roi, le consumérisme sont contraires à l’humain (…). Tous ces paysans sont attachés à un univers où les bêtes et les choses avaient de la valeur, et où la vie des hommes n’avait pas de prix. Mais on ne voit plus en eux que leur misère, leur inadaptation, leur immobilisme. Christophe Agou est un révélateur de leur richesse et de leur beauté. Sans adieu est un antidote splendide et bouleversant à nos dérives contemporaines. Quelle rage et quelle tristesse que son auteur ne soit plus ! www.politis.fr