La isla minima

De Alberto Rodriguez
Raúl Arévalo, Javier Gutiérrez (II), Antonio de la Torre
Prix de la Critique (Beaune 2015) / Goya du meilleur film, du meilleur réalisateur…etc. (2015) / Prix du Public (Festival du Cinéma Espagnol de Nantes 2015)
Espagne - 2014
1h44
policier
VOST
diffusion : 2015
P

Deux flics que tout oppose, dans l'Espagne post-franquiste des années 1980, sont envoyés dans une petite ville d'Andalousie  pour enquêter sur l'assassinat de deux adolescentes pendant les fêtes locales. Au coeur des marécages de cette région encore ancrée dans le passé, parfois jusqu'à l'absurde et où règne la loi du silence,  ils vont devoir surmonter leurs différences pour démasquer le tueur.

Critiques

  • C'est un paysage insolite, jusqu'ici négligé par le cinéma. Et pourtant, quel potentiel dramatique ! Le delta du Guadal­quivir, avec ses milliers d'hectares de marécages couverts de rizières, est un véritable labyrinthe végétal et aquatique. On s'y cache, on s'y perd, on y trafique toutes sortes de biens plus ou moins ­licites. Dans le sixième film d'Alberto Rodríguez, grand triomphateur des derniers Goya (les César espagnols) et polar le plus excitant de l'été, on y tue, aussi, avec un raffinement pervers. (…) À l'image des marais, où la fange sommeille sous l'eau trouble, les frontières entre la loi et le crime, entre le bien et le mal deviennent floues. Alberto Rodríguez utilise à plein ce surprenant décor naturel, tantôt écrasé par un soleil aveuglant, tantôt noyé sous le déluge d'un orage dantesque. Images étonnantes et scènes d'action spectaculaires : (…) il y a du True Detective, la formidable série de Nic Pizzolatto, dans cette traque au tueur en série qui réveille les fantômes du passé... www.telerama.fr

  • Véritable phénomène critique et public en territoire ibérique, La isla minima a définitivement propulsé Alberto Rodriguez dans les très hautes sphères du cinéma européen. Après Les 7 vierges et Groupe d’élite, l’intéressé plante avec maestria les griffes du polar dans les plaies encore béantes de l’Espagne post-franquiste. (…) Contrairement à la grande majorité des polars, l’intérêt du long métrage en question ne réside absolument pas dans la découverte de l’identité du meurtrier. Cette donnée n’est qu’un lointain prétexte à une exploration, par le cinéma de genre, d’un pays en pleine déréliction. Le choix des lieux de tournage, évoquant clairement la moiteur asphyxiante et envoûtante du bayou de Louisiane, n’est d’ailleurs pas un hasard. La beauté sèche des panoramas andalous fusionne en effet à merveille avec le visage languide d’une population occupée à recompter ses démons. www.metronews.fr