Les nuits de Mashhad

De Ali Abbasi
Mehdi Bajestani, Zar Amir Ebrahimi, Arash Ashtiani
Prix d'interprétation féminine (Cannes 2022)
Danemark, France , Suède, Allemagne… - 2022
1h56
drame, thriller
VOST
diffusion : 2022
S
P

Iran 2001, une journaliste de Téhéran plonge dans les faubourgs les plus mal famés de la ville sainte de Mashhad pour enquêter sur une série de féminicides. Elle va s’apercevoir rapidement que les autorités locales ne sont pas pressées de voir l’affaire résolue. Ces crimes seraient l’œuvre d’un seul homme, qui prétend purifier la ville de ses péchés, en s’attaquant la nuit aux prostituées.

Critiques

  • Tiré d’un fait divers qui défraya la chronique, ce troisième long métrage d’Ali Abbasi […] confirme le talent du réalisateur scandinave d’origine iranienne. […] Les nuits de Mashhad est un long métrage captivant, dont les scènes nocturnes n’ont rien à envier à Taxi Driver ou au récent La loi de Téhéran. Les acteurs enfin se meuvent avec aisance dans le dispositif. Zar Amir Ebrahimi (comédienne exilée en France) a un charisme indéniable, quand Mehdi Bajestani, vedette de la télévision iranienne, prend ici un risque fou pour sa carrière. www.avoir-alire.com

  • À travers un pur thriller, Ali Abbasi interroge donc la société iranienne et tend un miroir dérangeant sur la situation actuelle sur place. En résulte une exploration palpitante des enjeux religieux, politiques et sociaux du pays, remontant peu à peu le fil d'un mal qu'il a lui-même laissé s'installer. Assurément, Les Nuits de Mashhad est un thriller maîtrisé malgré son classicisme, mais c'est surtout un sacré portrait au vitriol d'une société gangrénée par un fanatisme religieux, un pouvoir passif et un système pourri de l'intérieur de plus en plus alarmant. www.ecranlarge.com

  • Sur la condition des femmes en Iran, Les Nuits de Mashhad dresse un constat terrible, qui dépasse le seul sort des travailleuses du sexe. À travers le personnage d’une journaliste qui, au péril de sa vie, mène l’enquête sur « l’Araignée », Ali Abbasi témoigne de tous les obstacles, toutes les humiliations qu’une femme doit surmonter dès lors que, par exemple, elle ambitionne de voyager seule, et, plus généralement, d’être considérée à l’égal des hommes. Le combat de cette reporter seule contre (presque) tous est d’autant plus lourd de sens quand on connaît le destin de sa remarquable interprète, Zahar Amir Ebrahimi, immense star d’une série télé à Téhéran à l’époque de l’affaire, qui fut contrainte de s’exiler à Paris en 2008 après la publication d’une sextape. Le film est aussi captivant quand il chronique les campagnes de soutien en faveur du meurtrier, considéré comme « un héros » par un grand nombre de ses compatriotes parce qu’il aurait accompli une « mission divine ». Télérama