Scanners
Cameron Vale est un télépathe qui vit en marge de la société. Repéré par la ConSec, société secrète qui mène des recherches sur ce type d’individus nommés “scanners”, il apprend auprès du Docteur Ruth à domestiquer son pouvoir. Cameron est alors chargé de localiser Daryl Revok, un scanner qui organise à échelle industrielle un trafic d’Ephémérol : une substance chimique dangereuse destiné aux femmes enceintes…
VERSION RESTAURÉE
La séance du lundi 7 septembre à 21h sera précédée d’une présentation du réalisateur et du film par Jérémy Bouyer, notre critique maison et rédacteur de l’émission cinéma « La Théorie des genres » sur Radio Pulsar.
Critiques
Les premiers films de Cronenberg, bien que produits dans le système du cinéma d’exploitation, proposent déjà une réflexion intellectuelle sur le sexe, la violence et la répression, très influencée par Reich et Bataille. Le succès commercial inespéré de Scanners, qui adopte la forme d’un thriller hitchcockien et tranche ainsi avec ses autres titres, permettra ensuite au cinéaste de toucher un plus large public grâce à des films prestigieux sans pour autant renoncer à ses obsessions et à son approche du cinéma comme une exploration de la chair et de l’esprit. www.arte.tv
Le scénario, signé par le cinéaste, récupère habilement à son compte les codes du cinéma de genre pour déployer une mise en scène située hors des sentiers battus. C’est en effet la précision chirurgicale de Cronenberg qui étonne. Loin de se complaire dans la surenchère, le réalisateur canadien parvient à éviter le côté grand-guignolesque propre au gore pour orienter ses effets vers une épure inédite. Là où dans Carrie, Brian De Palma choisissait de traiter la télékinésie par le biais d’un split screen démonstratif, Cronenberg se contente du traditionnel champ-contrechamp qui lui permet d’établir un double-rapport de confrontation et de fusion. […] Le talent de Cronenberg se situe ainsi dans cette forme paradoxale d’une exposition non démonstrative. L’horreur est là, sous nos yeux, et c’est à nous, spectateurs, d’apprendre à la voir. www.cinechronicle.com
Le long-métrage exploite l’un des sujets de prédilection du réalisateur, à savoir la confrontation entre le scientisme médical et le monstrueux vivant. Il est à noter que la sortie de ce film s’inscrit dans un engouement du cinéma de genre pour la thématique des médiums. Après les incursions de Brian De Palma avec Carrie et Furie (respectivement commercialisés en 1976 et 1979) et de Jack Gold avec La grande menace (1978), le metteur en scène canadien, avec Scanners puis Dead Zone, portera littéralement ce genre cinématographique qu’il personnifiera et modélisera avant de le faire évoluer vers d’autres représentations au début des années 90. www.avoir-alire.com