La vie invisible d'Euridice Gusmāo
Rio de Janeiro, 1950. Euridice, 18 ans, et Guida, 20 ans, sont deux soeurs inséparables. Elles vivent chez leurs parents et rêvent, l’une d’une carrière de pianiste, l’autre du grand amour. À cause de leur père, elles vont devoir construire leurs vies l’une sans l’autre. Chacune de leur côté, elles prendront en main leur destin, sans jamais renoncer à se retrouver.
COUP DE COEUR !
Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs.
Critiques
Les telenovelas brésiliennes sont parmi les contenus audiovisuels les plus formidables du monde : elles sont connues pour leurs intrigues riches en mélodrame et en éléments épiques, et passionne la nation comme peu d’autres émissions savent le faire. L’esprit de ces feuilletons ainsi que l’héritage du réalisateur américain Douglas Sirk peuvent se retrouver dans La Vie invisible d'Euridice Gusmāo, adaptation audacieuse par Karim Aïnouz du roman de Martha Batalha paru en 2015, [qui] va délecter ceux qui aiment les drames à surprises et à retournements, tout en soulignant l'évolution de la place des femmes dans la société. cineuropa.org
Dansant sur une ligne ténue entre retenue et lyrisme, Aïnouz filme ces familles qu’on se crée et nous guérissent, les liens du sang qui nous torturent mais nous construisent, ces personnes qu’on aime puis qu’on perd, les deuils, les erreurs, les mots que l’on aurait aimé dire, les lettres que l’on aurait aimé lire. Il convoque la tristesse tragique de nos vies sans jamais en faire un spectacle morbide. Grande fresque mélodramatique que ne renierait pas Todd Haynes, La Vie invisible d'Euridice Gusmāo, vit, vibre, rit, pleure, et déploie avec délicatesse des intentions pures comme des sentiments profonds. […] Sublime. www.cinemateaser.com
Au milieu de séances parfois arides, d’expérimentations intéressantes, de tentatives ratées, il arrive un moment où le festivalier zélé peut se laisser happer par la plénitude romanesque d’un film parfaitement inattendu. […] La scène où les deux femmes manquent se croiser dans un restaurant, par le suspense sentimental qu’elle ménage au moyen d’un découpage virtuose, puis d’un ralenti parfaitement maîtrisé, révèle la dette qu’a le film envers le mélodrame dont il apparaît comme une variation contemporaine impeccable. Affirmé à sa naissance comme le genre cinématographique féminin par excellence, il acquiert ici une dimension puissamment féministe en s’ancrant dans un quotidien scruté à la loupe. www.critikat.com