Travail au noir
Un riche polonais envoie quatre compatriotes munis de visas touristiques pour retaper sa maison londonienne. Ce qui est une bonne affaire pour tout le monde. Cependant, les travaux s'avèrent plus compliqués que prévu, et poussent Nowak, le contremaître, à se comporter en véritable tyran avec ses ouvriers. Ils ignorent cependant comment il redouble d'ingéniosité afin de leur procurer nourriture et matériel malgré le petit pécule dont il dispose. Pendant ce temps, l'état de siège est décrété en Pologne. Nowak, qui apprend la nouvelle, décide de ne rien dire à ses camarades...
Critiques
Décidé et filmé dans l’urgence, Travail au noir répond au traumatisme du coup d’état polonais de décembre 1981, vécu de loin par le nomade perpétuel Jerzy Skolimowski. Le cinéaste imagine un scénario qui colle à la situation de son pays et le tourne en mode guérilla. […] Le film abonde en annotations tragicomiques sur les méthodes et petits rituels de Nowak pour survivre sans argent dans Londres. […] Le contremaître, qui avoue avoir choisi trois hommes idiots pour mieux les contrôler, reproduit un pouvoir miniature et totalitaire, intenable, sur le modèle polonais. Travail au noir est l’histoire d’un projet insensé voué à l’échec, et la métaphore astucieuse de la douleur d’un pays et de ses exilés. Jeremy Irons, plus que crédible en travailleur polonais, y livre une performance extraordinaire. www.arte.tv
En 1982, la lutte d’une partie de la classe ouvrière polonaise contre le totalitarisme de la « république populaire » inspirait au cinéaste alors émigré en Grande-Bretagne cette parabole implacable, qui mettait dos à dos les idéologies en faisant de la valeur travail une entité monstrueuse devant laquelle les hommes s’agenouillent, quitte à se dévorer entre eux. […] Cette lutte de classes quotidienne donne lieu à de véritables moments d’humour absurde, légers au regard du film et néanmoins grinçants. www.critikat.com