Phantom thread
Dans le Londres des années 50, le couturier Reynolds Woodcock et sa soeur Cyril règnent sur le monde de la mode anglaise. Ils habillent aussi bien les familles nobles que les stars de cinéma avec un style inimitable. Les femmes vont et viennent dans la vie de ce célibataire endurci, jusqu’au jour où la jeune et très déterminée Alma ne les supplante toutes pour y prendre une place centrale. Cet amour va bouleverser une routine jusque-là millimétrée.
Dans le cadre du Festival Télérama.
Critiques
Tyrannie, romance toxique, complexité d’une relation amoureuse disséquée dans cet univers ouaté et d’une élégance glaciale du luxe aristocratique… tout cela, Anderson l’aborde avec génie dans une mise en scène à couper le souffle de maîtrise et d’épure, sorte de point d’équilibre parfait entre le grand classicisme hitchcockien, avec cette direction artistique soignée, cette musique sublime de Jonny Greenwood oscillant entre mélo et suspense, et une vraie modernité qu’incarnent une caméra toujours en mouvement, une direction photo rosée et acérée (que signe Paul Thomas Anderson lui-même) et deux personnages fascinants. www.bande-a-part.fr
Le contexte des années 50, reconstituées de façon exquise, établit un lien naturel avec Les chaussons rouges. Seulement, là où Michael Powell prenait acte de la nécessité du sacrifice lorsqu’il s’agit de choisir entre l’art et les sentiments, Anderson pose la même question en suivant un chemin qui lui est propre et dont il vaut mieux ne rien savoir pour se laisser surprendre agréablement. Les sentiments qui circulent entre le couturier et la fille, entre la mère et le fils, entre le frère et la sœur, Anderson les traite avec une finesse et une sensibilité qui peuvent faire de Phantom thread son film le plus apprécié. www.chaosreigns.fr